Kinshasa, 12 août 2022 (ACP).- Le parquet de Guinée va engager de nouvelles poursuites contre l’ex-Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana pour le détournement présumé de plus de 4,5 millions d’euros destinés à des programmes économiques et sociaux, a annoncé jeudi le ministre de la Justice cité vendredi par des médias internationaux.
Selon les mêmes sources, Ibrahima Kassory Fofana est déjà sous le coup d’une autre enquête portant sur le possible détournement de plus de 40 millions de dollars destinés à la gestion de l’épidémie de Covid-19.
« Je vous enjoins d’engager des poursuites judiciaires contre Monsieur Ibrahima Kassory Fofana pour des faits présumés de détournement, de blanchiment, de corruption et de complicité », a écrit le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, dans une lettre au procureur général.
Les accusations portent sur des paiements de 41 milliards de francs guinéens (4,5 millions d’euros) et de 400 000 dollars en 2020.
Le ministre a également ordonné des poursuites contre un ancien conseiller économique et financier du Premier ministre, Ansoumane Camara, et plusieurs responsables de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (Anies), l’organisme chargé d’appliquer le programme de lutte contre la pauvreté visée par l’enquête.
Ibrahima Kassory Fofana, qui est incarcéré depuis avril dernier, a été le
Premier ministre de l’ancien président Alpha Condé de mai 2018 jusqu’en septembre 2021, date à laquelle le gouvernement a été renversé par un coup d’État militaire.
Le 15 juillet, Alphonse Charles Wright, qui était alors procureur général, avait annoncé que l’ex-Premier ministre Fofana sous le coup d’une enquête portant sur le
détournement de 46,2 millions de dollars destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 ont fait de la lutte contre la corruption réputée endémique en Guinée un de leurs grands combats proclamés.
Plusieurs anciens responsables sont détenus dans ce cadre. Au moins 5 morts dans des manifestations de l’opposition en Somaliland Kinshasa, 13 août 2022 (ACP).- Le président du Somaliland affirme que cinq personnes ont été tuées lors de manifestations de l’opposition craignant un report des élections, quelques heures après que la police a confirmé avoir tiré sur des manifestants et les a accusés de ne pas avoir suivi les instructions des officiers, a-t-on appris vendredi par des agences internationales de presse.
Selon ces sources, le président Muse Bihi Abdi a déclaré que les cinq personnes ont été tuées dans la capitale, Hargeisa, et dans les villes de Burao et Erigavo au Somaliland, la région du nord qui s’est séparée de la Somalie il y a trois décennies et qui cherche à être reconnue comme un pays indépendant. Il a ajouté que près de 100 autres personnes ont été blessées, pour la plupart des membres des forces de sécurité.
Le président a rendu les groupes d’opposition responsables des troubles et a déclaré que les manifestations non autorisées ne seraient pas tolérées. Le gouvernement du Somaliland avait autorisé les manifestations dans six régions, mais dans des zones limitées, ce à quoi les partis d’opposition se sont opposés.
Les événements de jeudi ont incité les États-Unis, l’Union européenne et d’autres pays à publier une déclaration commune exprimant leur inquiétude face à l’usage excessif de la force » et exhortant toutes les parties à dialoguer en vue d’une feuille de route sur les élections.
Le chef de l’opposition, Abdirahman Mohamed Irro, a déclaré que les manifestations se poursuivraient jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle le 13 novembre. Des centaines de personnes ont pris part aux manifestations de jeudi après l’échec des pourparlers entre le gouvernement et l’opposition, cette dernière ayant accusé les autorités de tenter de retarder l’élection.
La décision du gouvernement d’enregistrer de nouveaux partis politiques avant les élections a également provoqué la colère de Waddani et du parti d’opposition Justice et Bien-être (UCID), qui craignent que de nouveaux mouvements ne les affaiblissent. En juin, des dirigeants de l’opposition ont accusé la police d’avoir tiré du gaz lacrymogène et des balles réelles pour disperser une manifestation antigouvernementale à Hargeisa, avec les mêmes revendications.
Ancienne colonie britannique, le Somaliland a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, un acte non reconnu par la communauté internationale qui a laissé cette région de 4,5 millions d’habitants pauvre et isolée. Le Somaliland est cependant resté un îlot de stabilité, en comparaison avec la Somalie, ravagée par des décennies de violence politique et une insurrection islamiste meurtrière. ACP/Kayu/SGB/TKM