Kinshasa 08 janvier 2024(ACP).-La Commission électorale nationale indépendante (Céni) prévoit de décider lundi sur la date de la publication des résultats provisoires des législatives nationale et provinciale de décembre en République démocratique du Congo, selon des sources de la centrale électorale contactées par l’ACP.
Le même jour, la Cour constitutionnelle a prévu de débuter l’examen de la requête en annulation de la présidentielle de décembre 2023.
La rumeur persistante donnait cette publication pour hier dimanche. Mais des sources de la Céni ont indiqué à l’ACP qu' »une plénière de la Céni lundi va déterminer la date de la publication des résultats provisoires des législatives ».
Mais avant, un tsunami s’est produit auprès de 82 candidats qui ont vu leurs suffrages être annulés à cause de leur implication dans le bourrage des urnes, incitation à la violence contre les agents de la Céni, déstruction du matériel électoral ou abus des biens de l’Etat.
Pire, de nombreux candidats ont détenu par devers eux, des dispositifs électroniques de vote et du matériel sensible sensé ne se retrouver que dans des centres ou des bureaux de vote.
Il va de soi, ont noté quelques observateurs, que la Céni devrait éviter de citer abusivement des candidats, en produisant le moment opportun des preuves de ses accusations d’une extrême gravité. Des accusations gratuites ne sont pas à exclure.
Les candidats ainsi indexés courent le risque d’exclusion aux compétitions électorales pour plus de 6 ans, selon le barème des sanctions prévu dans la loi électorale en vigueur.
Les mêmes observateurs s’étonnent que la Céni ne puisse pas dire clairement si, ses propres agents impliqués dans ces dysfonctionnements graves seraient aussi concernés par ces sanctions. Cela ne serait que justice et équité, a tranché un observateur électoral de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).
De son côté, la Cour constitutionnelle est appelée à jouer sa partition dès aujourd’hui lundi. Elle devra examiner la requête en annulation de la présidentielle introduite par un petit candidat (0,02%) Théodore Ngoy.
Une frange de l’opposition ne jure que par l’annulation des scrutins à cause des irrégularités enregistrées lors des scrutins, estimant qu’elles ont corrompu l’ensemble du processus.
Ce que rejette la Céni, estimant qu’il s’était agi des actes isolés qui ne peuvent pas changer l’ordre d’arrivée à la présidentielle de décembre remportée avec 73,34% par le président candidat Félix Tshisekedi.
La RDC organise son quatrième cycle électoral pluraliste débuté en 2006, puis 2011 et 2018. Les deux premiers scrutins étaient émaillés des graves violences avec plusieurs morts.
En illustration, en 2006, le président de la Céni de cette époque, l’abbé Appolinaire Malumalu avait proclamé les résultats provisoires après avoir été évacué dans un char de combat, les locaux de la Cour suprême de Justice avaient été incendiés, et une guerre avait éclaté en plein centre des affaires à Kinshasa, entre les hommes de l’ancien président Joseph Kabila et son challenger Jean-Pierre Bemba.
En 2018 tout comme en 2023, la publication des résultats provisoires était accompagnée des
réjouissances populaires. Ces deux scrutins présidentiels étaient gagnés par M. Félix-Antoine Tshisekedi, fils de l’opposant historique défunt, Etienne Tshisekedi.
Pour la première fois, des Congolais de la diaspora dans 5 pays pilote ont voté les futurs dirigeants de leur pays.
Le taux de participation aux élections de 2023 est de 43% alors que des ratés ont été enregistrés à plusieurs endroits, selon la Céni, les missions d’observation et des témoignages d’habitants.
L’installation du président réélu est prévu le 20 janvier alors que la proclamation des résultats définitifs des législatives nationale et provinciale est prévue le 12 mars, selon le calendrier de la Céni.ACP/Joyce Kalala