Indispensable mise à jour pour un général d’opérette !

Kinshasa, 12 octobre 2023 (ACP).- L’espace d’un week-end, les Congolais ont cru avoir été transportés dans un univers de fantasmes où des grenouilles veulent se faire plus grosses que les bœufs appelés à les écraser de leur poids; des cigales s’étranglent à siffler des arlésiennes des temps perdus, alors que le serpent au front bombé s’apprête à se faire aplatir par le talon de la femme vertueuse.


Autres temps, autres mœurs ?

En fuite depuis 2021, John Numbi, perdu dans une époque dont le temps s’égrène inexorablement face à l’impitoyable oubli de ses compatriotes, a voulu, sur le tard, reprendre du service, hélas toujours du «mauvais côté de l’histoire».

Sa dithyrambe auto-louangeuse l’a convaincu de regretter devant le peuple et la nation d’avoir donné un pouvoir qu’il ne peut plus ni exercer ni redistribuer.

Il s’en est pris à des antivaleurs imaginaires que les Congolais sont loin de lui concéder, en oubliant dans un exercice surréaliste de basse voltige qui lui a fait piquer sa tête dans le bourbier, à la fois juge et partie, la mort brutale de Floribert Chebeya Bahizire et de Fidèle Bazana, le nettoyage par le vide des adeptes de Bundu Dia Kongo, les pogroms exercés sur les ressortissants kasaïens dans les années 1990, sous la houlette d’un certain Jean de Dieu Nguz a Karl-I-Bond. Enfin, le décès d’Eric Lenge…

Lâche, fuyard et fugitif, John Numbi n’a que le courage d’une parole déclamée loin  de la présence de ses supposés compatriotes qui ont pourtant des choses à dire à sa conscience troublée de criminel doublé de traître à la nation, dont chacun de nous attend à la fois la production et le décryptage du fameux accord de janvier 2019, mais aussi les tenants et les aboutissants de ceux-ci (accords) qu’il avait brillamment et personnellement conclus avec le CNDP devenu entretemps M23 pour valider la vente du pays aux puissances étrangères sous le label du brassage et du mixage, le massacre de nos enfants et le pillage de nos ressources minières.

John Numbi serait-il si cynique au point de priver les Congolais de sa présence réconfortante, de refuser de les abreuver de ses tristes exploits ?

Pourquoi pousserait-il la bonté, ou la cruauté – c’est selon -,  jusqu’à ne pas nous confondre avec le quarteron de ses employeurs dont la survie ne tiendrait ainsi qu’au miracle de la multiplication du crime à la tête de la République ?

L’ancien réparateur de radios, passé par la jeunesse de l’Uféri, avant de devenir général 4 étoiles sans avoir été ni dans un quelconque Centre de formation de la Police ou de l’Armée, ni sur le banc de l’école ou mérité ses galons sur le plus petit champ de bataille, ne sait plus où il en est après avoir abandonné ses biens, sa femme et ses enfants aux quatre vents de la malédiction, et entrepris d’errer de par l’Afrique des renégats comme un triste Caïn !

Cette malédiction est telle que John Numbi est poussé à ne plus concevoir la conquête et l’exercice du pouvoir, ou la simple jouissance du miel et du lait de ce pays que par la violence et la confiscation, condamnant plusieurs générations de ses propres descendants à périr par le sang de l’épée, de la malédiction et de l’errance !

Voilà donc l’homme d’Etat. Voilà le leader juste et sage qui ne se pose aucune question de conscience, mais qui prétend nous émerveiller par son aisance et sa compétence dans les salons politiques et diplomatiques !

Tous les observateurs ont pourtant compris que la diatribe sans tête ni queue de John Numbi lui a été dictée par un tireur de ficelles qui se gausse désormais d’avoir réussi à lui fermer tous les horizons.

Une diatribe que l’homme qui se gargarise de sa propre bêtise a répété jusqu’à la lie, finissant de s’enterrer pour sa propre mort.

John Numbi a besoin d’une remise à jour pour faire courageusement le point sur son présent et son avenir. Il apprendra peut-être un jour qu’un coup d’Etat ne s’annonce pas, mais se réalise. Qu’il ne doit pas gesticuler, comme un mauvais garnement de nos quartiers, juste pour que des gens s’attroupent, le stoppent et palabrent avec lui autour d’un verre de vin et de biscuits.

D’ici là, le sort qui attend John Numbi est celui d’un triste général d’opérette dont la vocation est de faire rire les enfants et les parents qui l’accompagnent à ce théâtre bien de chez nous.

Bienvenu Bakumanya

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