Kinshasa, 18 septembre 2024 (ACP).- Les députés nationaux élus du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont été rassurés mercredi à Kinshasa, des mesures prises par le Gouvernement pour répondre aux préoccupations de la population face à l’insécurité causée par l’agression rwandaise, à l’issue d’un échange au ministère de l’Intérieur.
« Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Jacquemain Shabani nous a rassuré que le gouvernement est déjà en action, avec un train de mesures idoines en cours d’élaboration pour répondre aux préoccupations soulevées de la population du Nord-Kivu», a fait savoir le député national Jacques Safari Nganizi.
« Il a aussi réaffirmé la volonté du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, de mettre fin à la guerre d’agression rwandaise dans cette partie du pays afin de permettre à la population de vivre dans la paix », a-t-il ajouté.
Selon les élus nationaux, les maux qui rongent la population de cette province en proie à un conflit armé entre les Forces armées de la RDC et le M23, supplétif de l’armée rwandaise, impactent toute l’administration provinciale et le social de différentes communautés.
Ils ont noté l’urgence d’intensifier des actions concrètes pour le maintien de la paix, évoquant les violations incessantes du cessez-le-feu et les sabotages orchestrés par les agresseurs.
« Nous demandons pour restaurer la paix, l’intensification des actions militaires sur le terrain dans cette province meurtrie par la guerre d’agression rwandaise et les actions terroristes ADF et M23 », a déclaré M. Nganizi.
Aussi, a-t-il poursuivi, la question de l’avenir de l’Etat de siège, instauré il y a deux ans, a été soulevée. « Les députés ont exprimé leur inquiétude face à l’inefficacité apparente de cette mesure, qui devait apporter sécurité et stabilité », a dit le représentant des députés du Nord-Kivu.
Les échanges entre ce caucus des députés nationaux et le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité se sont penchés également sur la question du sous-effectif de la police et les tracasseries aux frontières, des problèmes quotidiens qui exacerbent le sentiment d’insécurité au sein de la population.
A cet effet, les députés ont plaidé également pour que le Nord-Kivu soit déclaré « province sinistrée ». Cette reconnaissance pourrait permettre, selon eux, d’attirer l’attention et des ressources nécessaires pour aider une population qui souffre d’un manque d’infrastructures et de services de base, pour la plupart détruits par la guerre.
« Parmi les autres préoccupations, la régularisation de la situation administrative des chefs coutumiers, dont beaucoup sont déplacés à Goma », a indiqué Jacques Safari Nganizi.
Par ailleurs, l’élu de la circonscription électorale de Masisi a fait savoir que la réhabilitation du tronçon routier Goma-Walikale, projet sous financement de la Sicomine, a été évoquée comme un impératif pour améliorer la connectivité et la sécurité dans la région. « Ces infrastructures sont essentielles pour permettre le déplacement des personnes et des biens, et pour revitaliser l’économie locale », a-t-il ajouté.
Le dialogue entre les représentants du peuple et les autorités est essentiel pour restaurer la confiance et travailler ensemble au profit d’une paix durable dans la région.
ACP/