Bunia, 22 janvier 2023 (ACP).- Des « enterrements collectifs des victimes des groupes armés » en Ituri, selon l’armée de la République démocratique du Congo, contre des « fosses communes » pour le Bureau conjoint des Nations-unies aux droits de l’homme (BNUDH), ont poussé dimanche le prix Nobel Denis Mukwege à appeler à une enquête.
« Les personnes victimes de la barbarie des milices à Nyamamba et Mbogi, dans le territoire de Djugu, ont plutôt bénéficié d’un « enterrement collectif », en présence de la Croix rouge, des chefs coutumiers de ces localités et d’autres témoins », a affirmé le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, joint dimanche par un reporter de l’ACP.
Le lieutenant a, en outre, qualifié d’inexactes toutes les informations faisant état de la découverte de quatre fosses communes, dans ces entités de Djugu proches du lac Albert, dans lesquelles ont été enterrées près de cinquante personnes.
S’appuyant sur des informations, non confirmées, du Bureau conjoint des Nations-unies aux droits de l’homme (BNUDH), reprises dans un tweet de la mission onusienne en RDC lu dimanche par l’ACP, Dr Denis Mukwege a appelé, dans un communiqué, le gouvernement de la République démocratique du Congo à diligenter une enquête sur cette découverte.
« Cette enquête constitue un pré requis indispensable à la genèse de la justice transitionnelle en République démocratique du Congo et au respect des droits de familles de personnes disparues à obtenir la vérité, la justice et des réparations », soutient le texte du Prix Nobel, faisant allusion aux quatre fosses communes des entités précitées.
Dr Denis Mukwege a, en outre, demandé au gouvernement d’inviter officiellement la Commission internationale sur les personnes disparues (ICMP), basée à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine, et active notamment en Irak et en Ukraine, « à effectuer une mission en RDC pour bénéficier de son assistance technique et soutenir la mise en place dans ce pays, d’un bureau d’expertise médico-légale ».
Selon les Nations-Unies, citées par le responsable de l’Hôpital de Panzi, au moins 195 civils ont été tués depuis décembre 2022 par les groupes armés Codeco et Zaïre opérant dans les territoires de Djugu et Mahagi.
ACP/