Bunia, 20 juin 2024 (ACP).- Plus de 7,3 millions de déplacés internes ayant fui les conflits armés dans leurs milieux respectifs en République démocratique du Congo (RDC) ont été dénombrés par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a-t-on appris jeudi, de source Onusienne.
« Actuellement en RDC, plus de 7,3 millions de personnes sont des déplacées internes et plus d’un million de congolais se retrouvent en errance sur le continent africain dans les pays voisins à la recherche de la survie », a indiqué Mme Angèle Dikongué-Atangana, représentante de l’UNHCR en RDC.
« Personne ne choisit d’abandonner sa maison et sa vie. Chercher refuge n’est pas un choix, mais la seule option pour de nombreuses personnes pour survivre, trouver la paix et garder leurs rêves en vie », a-t-elle indiqué, au cours d’une séance de travail avec le vice-gouverneur de l’Ituri à Bunia (Nord-est de la RDC), à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale des refugiés.
Angèle Dikongué-Atangana a rassuré que « le HCR poursuivra ses efforts dans la recherche des solutions aux problèmes des personnes forcées de fuir, tout en appelant toutes les communautés concernées à rechercher la sécurité et à toujours dénoncer les situations qui contraignent des milliers de personnes à fuir leurs villages et parfois à plusieurs reprises ».
527.000 réfugiés étrangers hébergés en RDC
Par ailleurs, la représentante de l’UNHCR a révélé que la RDC héberge environ 527.000 réfugiés venus des pays étrangers.
« La RDC, malgré ses propres problèmes, accueille environ 527.000 réfugiés venus des pays voisins et même plus loin », a noté Mme Dikongué-Atangana.
Elle a affirmé que ce pays a besoin de la solidarité de la communauté internationale pour subvenir aux besoins de toutes ces personnes.
« La RDC comme pays qui accueille les réfugiés a besoin de la solidarité de la communauté internationale pour trouver des solutions aux problèmes de ces personnes forcées à fuir leur milieu de vie », a-t-elle conclu.
1,3 millions de personnes déplacées en Ituri
Sur les 7,3 millions de déplacés internes en RDC, la province de l’Ituri, sous Etat de siège, a enregistré à elle seule 1,3 millions de personnes forcées de quitter leurs milieux de vie à cause de l’activisme des groupes armés.
« Au nombre de ces déplacés internes, la province de l’Ituri compte, à elle seule, près de 1,3 millions de personnes », a fait savoir Angèle Dikongué-Atangana.
L’activisme des groupes armés, étrangers et congolais en Ituri a occasionné des déplacements massifs des personnes fuyant des exactions perpétrées par des éléments de ces forces négatives. Cette situation a provoqué des conséquences indéniables qui nécessitent une réponse humanitaire urgente, afin de solutionner aux besoins des déplacés. « L’Ituri à l’instar d’autres provinces sœurs, fait face à des vagues de déplacements massifs internes et accueille d’autres réfugiés en provenance des provinces voisines. C’est ici l’occasion pour nous de demander au pouvoir public et aux organisations de la société civile d’envisager des actions humanitaires et des campagnes de mobilisation et sensibilisation, en vue de l’intégration des personnes déplacées », a souligné le commissaire divisionnaire principal Raüs Nkutu Chalwe, vice-gouverneur de l’Ituri.
La RDC prête à soutenir les actions au profit des déplacés
Le vice-gouverneur de l’Ituri a fait savoir que la RDC est prête à soutenir les actions humanitaires visant à résorber les problèmes des personnes déplacées internes. « Le gouvernement congolais est prêt à soutenir les actions humanitaires pour la recherche des solutions à proposer aux problèmes des personnes déplacées », a-t-il déclaré. Pour le commissaire divisionnaire principal Raüs Nkutu Chalwe, « le souci du gouvernement se matérialise par les différents appuis et supports mis en place au niveau de la province pour soutenir et encourager des actions humanitaires », a-t-il ajouté.
La RDC demeure une terre d’asile (UNHCR)
Le représentant adjoint de l’UNHCR-RDC, Pierre Atchom a remercié la RDC pour son hospitalité légendaire en dépit de ses propres problèmes.
« La RDC demeure une terre d’asile pour les frères et sœurs africains », a déclaré Pierre Atchom. Pour lui, ce pays mérite une attention soutenue et une solidarité internationale en tant que terre d’asile pour beaucoup d’expatriés.
« La RDC comme pays qui accueille un grand nombre des réfugiés a besoin de la solidarité de la communauté internationale pour trouver des solutions aux problèmes de ces personnes forcées à fuir leurs milieux de vie », a-t-il souligné, avant de remercier les autorités congolaises pour leur engagement et le travail quotidien pour trouver des solutions à la situation critique des déracinées.
M. Augustin Lukuka Kiwele, directeur de protection à la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) a salué la solidarité de la RDC et de la population congolaise.
« Je saisis aussi cette occasion pour remercier les autorités de notre pays, à tous les niveaux, pour avoir accueilli des milliers de demandeurs d’asile et des réfugiés à bras ouvert, en les mettant ainsi à l’abris de toute persécution et d’exprimer également ma gratitude au HCR qui ne cesse d’accompagner le Gouvernement dans cette responsabilité d’assurer la gestion quotidienne des personnes en déplacement forcé »,a-t-il reconnu. Plus de 90% de réfugiés vivent dans des zones rurales en RDC, à côté des communautés hôtes.
Appel à un élan de solidarité en faveur des réfugiés
A l’issue du culte à la Chapelle de la présidence nationale de l’ECC
Les chrétiens de la République démocratique du Congo (RDC) ont été appelés à un élan de solidarité vis-à-vis des réfugiés, lors d’un culte organisé jeudi, à la Chapelle de la présidence nationale de l’Eglise du christ au Congo (ECC) à Kinshasa. « En cette année, nous appelons les chrétiens à un élan de solidarité pour venir en aide aux réfugiés et aux personnes déplacées », a déclaré le révérend Timothée Mushagalusa de l’ECC Goma.
« Les réfugiés peuvent être utiles pour nous car, ils ont été créés à l’image de Dieu (…) Nous devons être attentif, afin que nos actes ne rendent pas les autres des étrangers sur leur propre pays. Ainsi par notre solidarité, nous pouvons chercher des occasions par nos actions pour rendre la vie aisée aux déplacés sans qu’ils souhaitent », a exhorté le pasteur.
Par ailleurs, M. Christian Akilimani, secrétaire national de volontariat a relevé le fait que la RDC, depuis son accession à l’indépendance, n’a cessé d’être un pays d’accueil pour les réfugiés venant d’un peu partout et particulièrement des pays voisins. « En 1994, il y a trois décennies, le génocide rwandais a déversé près de 2 millions de réfugiés sur le sol congolais », a-t-il rappelé, évoquant des millions de déplacés internes actuellement en RDC dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, de l’Ituri, du Tanganyika et du Maï-Ndombe fuyant des conflits armés et interethniques.
La Journée mondiale du réfugié a été instituée en 2021 sur base de la résolution 55/76 des Nations Unies consacrée au cinquantième anniversaire du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Pour l’année 2024, cette journée est placée sous le thème « La solidarité avec les personnes déplacées de force et les solutions qui peuvent leur être proposées ».
ACP/
Pierre Atchom. Pour lui,
ce pays mérite une attention soutenue et une solidarité internationale en tant
que terre d’asile pour beaucoup d’expatriés.
un grand nombre des réfugiés a besoin de la solidarité de la
communauté internationale pour trouver des solutions aux problèmes de ces
personnes forcées à fuir leurs milieux de vie », a-t-il
souligné, avant de remercier les
autorités congolaises pour leur engagement et le travail quotidien pour trouver
des solutions à la situation critique des déracinées.
M. Augustin
Lukuka Kiwele, directeur de protection à la Commission nationale pour les
réfugiés (CNR) a salué la solidarité de la RDC et de la population congolaise.
« Je saisis
aussi cette occasion pour remercier les autorités de notre pays, à tous les
niveaux, pour avoir accueilli des milliers de demandeurs d’asile et des
réfugiés à bras ouvert, en les mettant ainsi à l’abris de toute persécution et
d’exprimer également ma gratitude au HCR qui ne cesse d’accompagner le
Gouvernement dans cette responsabilité d’assurer la gestion quotidienne des
personnes en déplacement forcé
»,a-t-il reconnu.
Plus de 90% de
réfugiés vivent dans des zones rurales en RDC, à côté des communautés hôtes.