Kinshasa, 15 février 2024 (ACP).- Le banditisme communément appelé «Phénomène kuluna» sera désormais jugé à la cour militaire de Kinshasa/Matete, une décision du nouvel Auditeur militaire supérieur près cette juridiction, exprimée jeudi dans un entretien avec la presse, deux mois après sa prise des fonctions en fin d’année 2023.
« Après notre prise des fonctions à la tête de la cour militaire de Kinshasa/Matete en fin de l’année 2023, nous avons rencontré trois problèmes, notamment l’activisme des miliciens Mobondo vers la frontière avec le grand-Bandundu, l’occupation sans titre ni droit des concessions par des militaires et policiers au détriment des civils et le banditisme urbain communément appelé ‘’phénomène Kuluna’’», a indiqué le Colonel magistrat Lita Goro Jean, Auditeur militaire supérieur près la cour militaire de Kinshasa/Matete.
L’auditeur militaire a donné les raisons qui font que les «Kuluna» doivent désormais être déférés devant la cour militaire.
« Le parquet militaire a pensé que les faits que ces malfrats ‘’Kuluna’’ commettent à travers la ville de Kinshasa, et ailleurs, peuvent être qualifiés de terrorisme, prévu et puni par les articles 157 et suivants du Code pénal militaire », a-t-il souligné.
Pour ce faire, le colonel magistrat Lita Goro a convoqué tous les commandants du district de la Police nationale congolaise (PNC) de son ressort et leur a demandé de transmettre désormais les dossiers des «Kuluna» à l’Auditorat militaire.
54 «Kuluna» transférés à l’Auditorat près le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete, ont été envoyés le mardi 06 février 2024 à la prison centrale de Makala. Ceux-ci attendent leur procès à l’audience.
65 autres «Kuluna» sont déjà renvoyés devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe qui siège dans l’enceinte du ministère de l’Intérieur dans la commune de Lingwala.
A la question de savoir le sort de ces accusés devant le juge, le colonel magistrat Lita Goro Jean répond : « ils vont subir la rigueur de la loi militaire. Evidemment, il y a beaucoup de choses à faire, c’est-à-dire, concernant les OPJ, nous allons demander à ce qu’on puisse les remettre à niveau pour qu’ils puissent mener des enquêtes et amener des dossiers complets avec des PV signés de saisie, avec des victimes ».
ACP/ODM/C.L