Kinshasa 24 janvier 2021 (ACP).– L’année 2020 a été celle d’expérimentation du programme « Kinshasa-Bopeto » consacré à l’assainissement de la capitale de la RDC réputée d’un niveau d’insalubrité avancé.
Ce programme initié par le gouverneur Gentiny Ngobila avait été lancé par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en novembre 2019, dans l’optique d’œuvrer pour la salubrité et redonner à la capitale son image d’antan de : « Kin la belle ».
Cette première année d’expérience, telle qu’elle s’est déroulée, est porteuse d’un bilan positif, selon le point de vue de M. Germain Mpundu, coordonnateur provincial dudit programme.
Ce dernier affirme que le programme a connu une réussite en cette phase de lancement dans la mesure où le concept « Kinshasa-Bopeto » est intériorisé par 35% de personnes vivant à Kinshasa (nationaux comme expatriés), d’après les résultats d’un récent sondage mené par l’Agence « Pyramides ». Ces personnes affirment avoir intériorisé les bonnes pratiques de salubrité publique.
Selon le coordonnateur provincial, ces 35 % représentent un chiffre encourageant pour cette année expérimentale qui a été parsemée d’embûches notamment la COVID-19.
Une autre preuve de réussite est l’implication de différentes couches sociales pour la mise en œuvre dudit programme, remarquée à partir des activités de « Salongo » qui drainent un nombre important des ONG, des services municipaux et des volontaires. Cette implication bien qu’encore faible par rapport à la démographie de la ville, est tributaire de nombreux facteurs qui dénote un défi de changement des mentalités de l’homme Kinois.
« L’opération Kinshasa-Bopeto, comme toute activité porteuse de changement de système, devait indubitablement rencontrer, dans un premier temps, une résistance de la part de ses bénéficiaires, en l’occurrence la population kinoise dans toute sa diversité (éducationnelle, socio-économique, intellectuelle, foncière, sanitaire, etc.) », a estimé Germain Mpundu.
Pour lui, le défi de changement des mentalités précède le défi de salubrité parce que certains Kinois perdurent dans les pratiques inciviques telles que jeter les immondices dans les caniveaux et les rivières malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation menées à travers la capitale.
Le programme « Kinshasa-Bopeto » souffre d’un problème d’appropriation par nombre d’habitants de capitale, censés le soutenir en posant des actes positifs dans leurs milieux respectifs de vie, notamment les travaux collectifs appelés « Salongo », le curage des caniveaux, le respect du patrimoine public et la sensibilisation de bouche-à-oreille.
Dans le cadre de cette appropriation, Germain Mpundu a particulièrement cité les responsables des structures sociales, religieuses, sportives, les autorités municipales et leurs collaborateurs, qui doivent utiliser leurs casquettes de leaders d’opinion pour imprimer la vision de « Kinshasa-Bopeto » dans leurs entités. Et la police représente, quant à elle, le service d’accompagnement de taille, appelé à user des moyens rigoureux visant à faire respecter l’hygiène publique à tous.
Il a également énuméré la famille, les écoles et les médias qui ont, en ce qui les concerne, la responsabilité d’entrainer les jeunes aux habitudes prônant l’éthique, la dignité, l’hygiène corporelle et publique, a encore déclaré le coordonnateur de «Kinshasa-Bopeto». Ces structures doivent notamment apprendre aux Kinois à distinguer les différentes sortes de poubelles et leurs modes d’utilisation.
Viabilisation et embellissement des espaces
Au chapitre des efforts en direction des espaces publics, Germain Pundu a confié que son service exécute présentement un programme axé sur la viabilisation et l’embellissement des carrefours à travers la capitale. Ce qui a permis la rénovation des places «Kin-Mazière» dans la commune de Gombe et rond-point Magasin-Kintambo, dans la commune de Ngaliema.
Ce programme vise à moderniser et à embellir dans une vision touristique tous les espaces et artères attractifs de la capitale.
Concernant l’évacuation des d’immondices, il a affirmé que l’Hôtel de ville de Kinshasa (HVK), en plus de l’évacuation qu’il effectue au moyen de ses propres engins dans les marchés et les grandes artères, travaille en partenariat avec des ONG et des structures privées spécialisées dans l’évacuation, le tri et le recyclage des ordures, à des endroits bien repartis.
En même temps, il déplore le comportement incivique des charretiers qui recourent aux rivières pour déverser les ordures ménagères, en complicité avec les occupants des parcelles riveraines. Ceci dans le but d’échapper au paiement des frais leur exigés dans les sites de transit des décharges implantés à travers la capitale.
Des innovations attendues en 2021
Parlant du plan d’action pour l’année 2021, le coordonnateur de « Kinshasa-Bopeto » a dit que le gouvernement provincial, à travers son service, entend mettre en œuvre quelques actions innovantes, dans le cadre de l’amélioration des stratégies de lutte contre l’insalubrité.
L’HVK va lancer dans les prochains jours un programme spécial axé sur la valorisation des déchets et mettre en place une brigade «Bopeto» qui sera chargée de faire respecter l’hygiène publique et du patrimoine de l’Etat.
Il est aussi prévu la construction, sur base d’une étude environnementale et foncière approfondie, des toilettes publiques modernes près des marchés, des aires des jeux, des arrêts de bus ou des carrefours.
Somme toute, le programme « Kinshasa-Bopeto » a, avant tout, besoin d’une sensibilisation accrue et permanente de la population au changement des mentalités du citoyen kinois, ensuite d’une implication collective dans les initiatives locales de lutte contre l’insalubrité. ACP/CL/May