Kinshasa , 6 août 2022 (ACP).- La visite de travail qu’effectue le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, du 9 au 10 août 2022, en RDC, la première du genre depuis l’arrivée à la Maison blanche du Président Joe Biden en 2021, doit être perçue comme la matérialisation d’un projet longtemps caressé par les deux pays de renforcer encore davantage leurs liens d’amitié et de coopération bilatérales tissés depuis 1960.
Titanesque qu’il paraisse, ce projet n’est pas au-dessus de leurs forces, de leur capacité de dépassement et de leur volonté commune de réussir. La chaleur que l’on peut constater à travers des accords signés entre Kinshasa et Washington, est un gage de relever le défi de promouvoir leur coopération bilatérale dans tous les domaines.
C’est dans ce cadre, en 2021, que les Etats-Unis ont renouvelé leur stratégie de coopération au développement avec la RDC d’un montant total de 1,6 milliard de dollars sur cinq ans. Cet investissement rendu possible grâce à la générosité du peuple américain, réaffirme l’engagement des Etats-Unis d’aider le peuple congolais, non seulement à surmonter des crises, mais aussi à progresser sur la voie de développement.
C’est un investissement important pour faire avancer les réformes et réaliser des objectifs communs, tels que promouvoir une éducation de base gratuite et inclusive, éradiquer les conflits dans l’Est du pays, accroître l’accès aux soins de santé de qualité, créer de nouvelles opportunités qui soutiennent la croissance économique et protéger l’énorme biodiversité du Congo dont l’ambition dans ce secteur est d’obtenir des résultats palpables.
Aller de l’avant, pour une véritable coopération fructueuse
Les deux pays espèrent, à travers leur partenariat, aller de l’avant et s’engager sur la voie d’une véritable coopération fructueuse, nouer des alliances avec divers groupes de partenaires, notamment les autres bailleurs, les ONG, la société civile, les acteurs du secteur privé ainsi que les communautés elles-mêmes. La mise en œuvre de la nouvelle stratégie de coopération pour le développement va ainsi renforcer la capacité de la RDC de s’engager sur la voie du progrès avec de nouvelles opportunités d’épanouissement pour les Congolais.
L’assistance des Etats-Unis en RDC cherche à promouvoir la paix, à renforcer les institutions de gouvernance et l’Etat de droit, à accroître la sécurité alimentaire, la productivité agricole et l’accès au crédit, à soutenir le redressement économique et à fournir les services sociaux de base. Les deux pays ont signé un traité d’investissement, un accord-cadre d’investissement et de commerce et un protocole d’accord pour la coopération militaire. Celui-ci comprend entre autres, la formation de génie militaire. Son objectif est de redynamiser la coopération militaire entre les deux pays dont les échanges commerciaux sont aussi intenses.
Les exportations des Etats-Unis en RDC comprennent surtout des produits pharmaceutiques, la volaille, les machines et le blé. L’importation principale des Etats-Unis de la RDC est le pétrole, comptant pour plus de 90 % de toutes les importations américaines.
La visite du secrétaire d’Etat américain intervient dans un contexte tout particulier marqué par la résurgence du M23 dont les rebelles sont soutenus par le Rwanda où il a également séjourné pour tenter d’apaiser la tension entre Kigali et Kinshasa.
Qui est Antony Blinken ?
Antony Blinken, appelé parfois Tony Blinken, né le 16 avril 1962 à New York, est un haut fonctionnaire américain. Il est conseillé adjoint à la sécurité nationale de 2013 à 2015, puis secrétaire d’Etat adjoint de 2015 à 2017 durant la présidence de Barack Obama. Il est secrétaire d’Etat des Etats-Unis depuis le 26 janvier 2021 sous la Présidence de Joe Biden. Il a été directeur du Centre Penn Biden de diplomatie, analyste pour la chaine de télévision CNN et éditorialiste au New York Time.
D’un calme olympien, selon ses proches, courtois et élégant, Tony Blinken semble aux antipodes de son prédécesseur Mike Pompeo, beaucoup plus brut de décoffrage. Il est avocat de renom et spécialiste des relations entre les Occidentaux et l’ex-bloc soviétique. ACP/ KHM/OB/GGK