Kinshasa, 28 janvier 2024 (ACP).- Le gouverneur de la capitale de la République démocratique du Congo «réhabilité», Gentiny Ngobila, ne peut plus exercer ses fonctions dans la ville, a indiqué le président de l’Assemblée provinciale, dans une correspondance adressée samedi au vice-Premier ministre de l’Intérieur.
« Le gouverneur «réhabilité» ne peut plus exercer ses fonctions dans la ville de Kinshasa, sans écrouler les principes de l’Etat de droit », a écrit Godé Mpoyi, en réaction à la levée de la suspension du chef de l’Exécutif de la capitale naguère sanctionné, à l’instar de ses pairs de l’Equateur, la Mongala et la Tshuapa, pour fraude et vandalisme lors des élections de décembre 2023.
« Je suggère à votre autorité de laisser le gouverneur a.i. expédier les affaires courantes, car toute réhabilitation en violation de la législation aura des effets propagateurs », a-t-il martelé.
Le président de l’Assemblée nationale a rappelé que l’organe délibérant de la capitale avait autorisé « le procureur général près la Cour de cassation d’instruire les faits infractionnels contre le gouverneur », précisant que « tout membre de l’Exécutif provincial sous le coup de l’autorisation des poursuites perd ses fonctions ».
Levée de la suspension des gouverneurs « fraudeurs »
Vendredi, la mesure de suspension des gouverneurs de Kinshasa, de la Mongala, de la Tshuapa et de l’Equateur, ainsi que des vice-gouverneurs du Kasaï Central et de la Tshuapa, invalidés notamment pour fraude et vandalisme aux élections de décembre, par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a été levée par le vice-Premier ministre de l’Intérieur.
Peter Kazadi a justifié cette décision par les soucis de « préserver la tranquillité et la paix sociale » et de « ne pas faire obstruction à la procédure judiciaire » en cours.
Pendant ce temps, il y a également grogne à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur où six ministres sur dix que compte le gouvernement provincial ont démissionné en guise de protestation contre la décision du Vice-Premier ministre.
Ceux-ci et une frange des administrés n’ont pas apprécié le retour aux affaires du gouverneur Bobo Boloko. ACP/C.L.