Kinshasa, 13 mars 2024(ACP).- La mortalité infantile a chuté de plus de 75 % au Malawi, en République démocratique du Congo, au Cambodge, au Rwanda et à Mongolie, a appris mercredi l’ACP de source onusienne.
« Les progrès sont particulièrement notables dans 5 pays en développement (Malawi, Rwanda, République démocratique du Congo, Cambodge, Mongolie), où cette mortalité infantile a chuté de plus de 75 % », a déclaré Helga Fogstad, responsable des questions de santé à l’Unicef.
« Il y a de bonnes nouvelles, et la plus importante est que nous avons atteint un record historique pour la mortalité des moins de 5 ans, qui est passée pour la première fois sous 5 millions à 4,9 millions », a-t-il renchéri.
La mortalité des enfants de moins de 5 ans a atteint son plus bas niveau, passant enfin sous la barre de 5 millions, mais ces progrès « précaires » sont encore loin d’être à la hauteur, selon l’ONU.
Cette nouvelle estimation de 4,9 millions en 2022 représente une baisse de 51 % depuis 2000 et de 62 % depuis 1990. Des chiffres qui, comme chaque année, s’accompagnent d’une certaine marge d’erreur.
« Derrière ces chiffres, il y a les histoires de sages-femmes et de personnels de santé qualifiés qui aident les mères à accoucher en toute sécurité, qui vaccinent et protègent les enfants contre des maladies mortelles ou qui vont à domicile pour s’assurer de la bonne santé et de la nutrition des enfants », a précisé Catherine Russell, patronne de l’Unicef.
« Mais c’est une réussite précaire. Les progrès risquent de stagner ou même de s’inverser à moins de faire des efforts pour neutraliser les nombreuses menaces pesant sur la santé et la survie de nouveau-nés et des enfants », a-t-elle dit.
Des morts « évitables »
Au total, 162 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts depuis 2000, dont 72 millions le premier mois après leur naissance.
Les complications liées à la naissance, des bébés prématurés, asphyxies, anomalies congénitales, restent l’une des principales causes de mortalité des enfants, avec 2,3 millions de nourrissons morts lors de leur premier mois.
Entre un mois et 5 ans, les infections respiratoires, en particulier la pneumonie, le paludisme et la diarrhée sont les principaux tueurs.
Mais sans investissements urgents dans la santé infantile, 59 pays n’atteindront pas l’objectif fixé par l’ONU de réduire la mortalité infantile à 25 morts pour 1 000 naissances en 2030, et 64 n’atteindront pas celui spécifiquement lié aux morts lors du premier mois.
Un enfant né dans un des pays au taux de mortalité infantile le plus haut (Tchad, Niger, Nigeria, Sierra Leone, Somalie, avec plus de 100 morts avant 5 ans pour 1 000 naissances) a 80 fois plus de risques de mourir avant de fêter ses 5 ans qu’un enfant né dans un des pays les mieux lotis (Estonie, Finlande, Japon, Norvège, Singapour, Saint-Marin, Slovénie, Suède, avec moins de 2,5 pour 1 000).
« Le lieu où un enfant naît ne devrait pas conditionner qu’il vive ou qu’il meure », a lancé le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Il est essentiel d’améliorer l’accès à des services de santé de qualité pour chaque femme et chaque enfant, y compris lors d’urgences et dans des lieux isolés », a-t-il conclu. ACP/ KHM/ KKP