Kinshasa, 04 avril 2024 (ACP).- La présence des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) en République démocratique du Congo a été imposée par la communauté internationale, a indiqué le coordinateur du Mécanisme national de suivi (MNS) à l’ouverture des travaux d’une journée de réflexion sur ces rebelles rwandais organisée jeudi à Kinshasa.
« Ils (les FDLR) ont vocation à retourner chez eux, pour ceux qui le veulent , parce que leur présence (…) n’a pas été désirée par la RDC, elle lui a été imposée. Il y a une grande responsabilité aussi de la communauté internationale », a déclaré le Professeur Alphonse Ntumba.
« Ils ont une patrie, on doit leur procurer l’occasion de pouvoir rentrer, ouvrir un couloir de retour et la possibilité de pouvoir aussi dialoguer, de pouvoir se retrouver chez eux, de pouvoir vivre paisiblement chez eux », a-t-il insisté dans la salle du Collège des hautes études de stratégie et de défense (Chesd).
« La RDC a beaucoup fait », selon le coordinateur du MNS, qui a exigé que le Rwanda cesse d’ « utiliser le prétexte des FDLR pour déstabiliser la RDC ».
« Sans entrer dans le vif du sujet, on peut se demander combien il en reste encore parce que beaucoup en ce moment souffrent de rhumatisme, d’arthrose etc, et ne sont pas peut être en capacité de tenir une arme et de tirer », a-t-il fait remarquer.
Il y a maintenant une troisième génération des FDLR « qui n’a plus rien à voir et qui s’est converti probablement à autre chose », a indiqué le professeur Alphonse Ntumba Luaba.
« Nous estimons aussi qu’il appartient au Rwanda, s’il dispose des données sur les FDLR, de nous donner également ses estimations et sa localisation et éventuellement des noms », a-t-il dit.
Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi a saisi l’occasion pour saluer, les processus de Luanda et de Nairobi qui ont abordé également la question des FDLR.
« Ici, nous voulons saluer le processus en cours, processus de Nairobi avec comme médiateur, le président Uhuru Kenyata et le processus de Luanda avec le président angolais João Lourenco, médiateur désigné par l’ Union africaine et président en exercice de la CIRGL », a déclaré en outre le professeur.
C’est dans ce cadre, d’après lui, que se sont rencontrés dernièrement nos ministres des Affaires étrangères qui ont pu signer un communiqué qui a évoqué « la question de la neutralisation des FDLR , et également la présentation d’un chronogramme qui devra être entériné lors de la prochaine réunion ministérielle ».
Pour sa part, le vice-ministre de la Défense, Samy Adubangu a indiqué que « le malheur du peuple congolais aujourd’hui est le Rwanda ».
« En 1998 avec AFDL ,c’était un moment pour l’armée rwandaise de venir s’imposer jusqu’aujourd’hui et continuer à réclamer qu’elle est à la recherche des FDLR », a-t-il fait savoir, ajoutant que « le grand FDLR de la RDC est le Rwanda ».
Cette journée de réflexion est tenue le 4 avril, soit deux jours avant la commémoration du « génocide rwandais » du 6 avril 1994, jour qu’on peut identifier comme le début des Interhamwe, devenus FDLR en 2.000.
ACP/ KHM