« La RDC ne doit pas aller en commerce international comme observateur » (Ministre du Commerce extérieur)

Kinshasa, 14 août 2024 (ACP).- A l’issue de la réouverture par la Zambie de ses frontières avec la République démocratique du Congo, le Gouvernement congolais s’est fixé pour objectif d’aller en commerce international comme acteur et non comme observateur, a-t-on appris mercredi de source officielle.

« La RDC ne doit pas aller en commerce international comme observateur, il doit aller en commerce international comme acteur », a déclaré Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur.

« Plus question de nous ramener ici des choses parce que nous en avons besoins alors que la production intérieure est capable de nous les fournir », a-t-il ajouté lors du briefing qu’il a co-animé avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias.

D’après le ministre Julien Paluku, les qui ont été prises par Kinshasa, lesquelles ont prévalues à la décision de Lusaka de fermer ses frontières avec la RDC sont des mesures d’un Etat moderne qui tient à protéger sa production locale.

« La RDC avait pris des mesures de protection de la production locale tout simplement parce qu’il y avait des pratiques illicites faites par des pays voisins.Commevous le savez,dans le périmètre immédiat de notre paysnous avons à peu près 21 pays qui ont l’ambition de commercer avec la RDC », a-t-il fait remarquer, décriant certains pratiques utilisées par ces pays voisins avec des conséquences sur l’économie congolaise.

Il s’agit notamment de ‘‘transbordement’’ des marchandises, du dumping et des subventions de productions internes.  

« Les voisins de la RDC pratiquent le ‘‘transbordement’’ des marchandises qui consiste à faire transiter une marchandise sans passer par un lieu de stockage. Ce qui fait perdre au pays énormément des capitaux. Le dumping utilisé par les pays qui emmènent dans d’autres pays leurs biens en les vendant moins chers que les prix qu’ils pratiquent chez eux et dans les pays exportateurs. Bien qu’ils perdent sur les prix des biens, ils gagnent sur le rapatriement des devises », a énuméré le ministre du Commerce extérieur, soulignant que ceci fait que la RDC connaisse des problèmes de fluctuation monétaire.

Quant à la subvention de l’Etat pour baisser le cout de production au niveau intérieur à l’avantage de leurs populations, Julien Paluku a précisé que cette pratique  permet à ce que les biens subventionnés traversent les frontières pour aller tuer le marché chez les autres.

« C’est ça le contexte qui a poussé le gouvernement à se servir d’un instrument puissant qui est l’accord de l’Organisation mondiale de commerce (OMC) qui prévoit les mesures de sauvegarde. Et nous, nous avons pris ces mesures pour sauvegarder notre production intérieure et notre monnaie », a-t-il affirmé. 

S’agissant des mesures prises à l’interne, le ministre Julien Paluku a indiqué que le gouvernement a décidé d’exonérer les produits d’importation pour permettre de baisser les prix, et les taxes pour défiscaliser certains producteurs locaux.

« Les mesures internes comprennent notamment deux paliers, le premier concerne l’exonération des produits d’importation pour permettre de baisser les prix tandis que le deuxième palier va concerner l’exonération des taxes pour défiscaliser certains producteurs locaux qui sont dans les produits de grande consommation de masse », a dit M. Paluku, avant de souligner que ces mesures seront discutées ce vendredi au conseil de ministres.  

La RDC abritera l’organisation du prochain forum de l’AGOA

Le ministre Julien Paluku

Par ailleurs, le ministre du Commerce extérieur a annoncé que Kinshasa a obtenu l’organisation en 2025 du prochain forum de l’Assemblée générale ordinaire annuelle (AGOA).

« Nous avons utilisé  des arguments assez solides pour pouvoir obtenir l’organisation du prochain forum de l’Assemblée générale ordinaire annuelle ‘‘AGOA’’ dans notre pays », a fait savoir Julien Paluku.

A en croire le ministre du Commerce extérieur, 4 arguments avancés par la RDC l’ont permis de gagner l’organisation de ce grand évènement de l’AGOA à Kinshasa.

« L’Afrique de l’ouest avait déjà organisé 4 fois cet évènement, l’Afrique australe 2 fois, l’Afrique de l’est 3 fois et l’Afrique centrale n’avait organisé qu’une seule fois par le Gabon. C’est l’argument que nous avons tenu pour justifier l’organisation dans notre pays d’Afrique centrale. Le deuxième argument c’est que la RDC prendra en charge l’organisation complète de ce forum, et le 3ème argument la capacité d’accueil de 1.000 personnes au minimum à Kinshasa », a cité Julien Paluku.

Quant au 4ème argument, il est lié à l’infrastructure aéroportuaire que dispose la ville de Kinshasa, l’Aéroport international de N’Djili, qui accueille 11 compagnies, et étant au centre de l’Afrique, il est possible que tous les pays convergent vers Kinshasa.

La République démocratique du Congo a été admis à l’AGOA en 2003, il a été ensuite exclue en 2010 et réadmis en 2020 avec l’avènement du Président Félix Tshisekedi.

ACP/

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