La RDC soutient les préoccupations de la SADC sur la reconfiguration de la Brigade de force d’intervention

Kinshasa, 29 août 2020 (ACP).- La ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, a soutenu  les préoccupations de la SADC en ce qui concerne la reconfiguration ou non de la Brigade de force d’intervention en RDC, lors de son intervention  vendredi, par vidéoconférence à la réunion de concertation entre la SADC et l’ONU sur la reconfiguration de cette force, au Collège des hautes études de stratégies et de défense.

« La SADC est un partenaire important dans le rétablissement de la paix en RDC, et la RDC souhaite donc que les préoccupations de la SADC soient prises en considération  surtout en ce qui concerne ou pas la reconfiguration de la Brigade de force d’intervention », a indiqué la cheffe de la diplomatie congolaise.

Et d’ajouter : « Nous avons certainement besoin de paix Dury dans notre pays et nous comptons  sur nos différents partenaires les plus importants qui sont d’un côté les Nations unies, et de l’autre la SADC »

Marie Tumba Nzeza a appuyé également la proposition du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterre qui consiste à établir le dialogue stratégique entre l’ONU et la SADC sur la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention ( FIB ), avant de le remercier pour avoir  accepté d’entamer ce dialogue stratégique avec la SADC, qualifiant cela d’important pour la RDC.

Elle a, à cette occasion remercié tous les partenaires tant au sein des Nations unies qu’au niveau de la SADC qui se sont impliqués dans le processus de la paix et de la sécurité en RDC.

Pour sa part, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterre a mis l’accent sur le dialogue pour trouver un consensus  entre l’ONU et la SADC quant à la problématique de la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention.

Il a demandé à la SADC de présenter ses propositions par rapport aux dernières propositions de l’ONU pour avoir ce dialogue efficace au niveau politique et militaire.

«Nous devons travailler pour trouver un terrain d’entente. Nous sommes tous engagés d’exprimer d’une manière efficace notre solidarité au peuple de la RDC en créant des conditions meilleures pour le peuple et le gouvernement congolais pour gérer la situation anormale avec la MONUSCO, le FIB et tant d’autres structures ou entités impliquées d’une manière nécessaire », a-t-il souligné.

Il a mis l’accent sur la coopération entre les Nations unies, l’Union africaine, la SADC et d’autres communautés économiques régionales, en particulier la SADC qui a joué un rôle primordial pour rétablir la paix et la sécurité en RDC.

« Nous devons servir le peuple congolais à travailler d’une manière concertée avec les institutions régionales », a-t-il souligné.

La position de la Sadc

La SADC a formulé un grand nombre des propositions en ce qui concerne la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention.

Pour la SADC, la FIB ne devrait pas être modifiée mais plutôt être renforcée.

La SADC indique que s’il s’avère nécessaire d’élargir la FIB, les demandes allant dans ce sens seront adressées aux pays contributeurs des troupes à la FIB (TCC) ou aux États membres de la SADC.

En plus, la mise en place des trois forces d’intervention rapide (QRF) devra être réservée aux États membres de la SADC contributeurs des troupes.

En outre, la plupart des postes d’état-major aux quartiers généraux de la  Brigade de force d’intervention devront être allouées aux États membres de la SADC contributeurs des troupes.

Aussi, le besoin urgent de déployer les capacités de renseignement de la SADC, à savoir l’unité d’analyse des menaces par géolocalisation (GTAU) et l’unité de renseignement tactique (TIU) doit être de mise.

La SADC a insisté sur la nécessité d’un dialogue stratégique et consultatif urgent SADC-ONU sur le rôle, la configuration et l’efficacité opérationnelle de la FIB.

La SADC souhaite que le dialogue soit également abordé sur la question du retrait, de la transition et de stratégie de départ de la MONUSCO et que le rôle de la FIB/SADC pendant, après le retrait, la transition et la stratégie de départ de la MONUSCO  soient également examiné.

La SADC souhaite aussi que la question des implications futures des Nations unies en RDC fasse l’objet d’un examen approfondi.

Pour la SADC, toute  reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention doit se faire avec ses troupes ou pays contributeurs membres de la SADC.

En plus, la SADC n’a pas trouvé pertinent les propositions de l’ONU qui tendent à dire qu’il faut absolument reconfigurer la Brigade de la force d’intervention avec d’autres troupes.

Pour la SADC, il faut absolument qu’il y ait dialogue avec l’ONU parce que celle-ci a pris une décision unilatérale sans consulter et les pays contributeurs des troupes de la SADC, encore moins la RDC.

« Nous devons tous marcher d’un même pas, on ne peut pas imposer quelque chose qui n’a pas été procédé par un dialogue ou des négociations », a souligné en substance Marie Tumba Nzeza.

Décision unilatérale de l’ Onu

En date du 26 mai 2020, l’ONU a pris une décision unilatérale sur la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention.

Il s’agit du rapatriement d’un bataillon tanzanien de la FIB qui sera remplacé par un bataillon composite avec trois compagnies de la force de réaction rapide (FRR) provenant de trois pays. La Tanzanie est l’un de trois pays invités à fournir des troupes à la Force d’intervention rapide (QRF) avec un niveau de force de 250 et deux autres peuvent être générés par d’autres pays africains en l’occurrence la Kenya et le Népal.

Les nouvelles capacités de renseignement de la SADC, à savoir l’unité d’analyse des menaces par géolocalisation (GTAU) et l’unité de renseignement tactique (TIU) seront déployées d’ici 2020.

Les quartiers généraux de la Brigade de la force d’intervention seront remaniés et reconfigurés comme suit : l’effectif du personnel affecté aux quartiers généraux de la FIB passera de 21 postes à 58 postes, ce qui implique que des officiers supplémentaires seront déployés après les restrictions imposées suite à la pandémie de covid-19, le poste de commandement de FIB reviendra toujours aux pays contributeurs des troupes à la Brigade d’intervention de la Force, le Commandement   sera choisi sur base des compétences  le 15 avril 2020 et d’autres postes , y compris les postes supplémentaires, seront pourvus en majorité par les pays contributeurs des troupes à la FIB.

Notons que les parties en concertation se retrouveront d’ici là pour poursuivre leur dialogue stratégique. ACP/CL/MPK

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