Kinshasa, 18 septembre 2022 (ACP).-La spoliation du patrimoine mobilier des écoles publiques de la ville-province de Kinshasa, devient une épine pour la formation de l’élite congolaise dans de meilleures conditions, a constaté l’ACP.
Depuis près de deux décennies, les terrains environnant les écoles publiques du pays, particulièrement celles de la capitale, sont victimes de spoliation.
L’Agence congolaise de presse l’a constaté, après une ronde effectuée dans différentes provinces éducationnelles de la ville, à savoir Plateau, Tshangu, Mont Amba, Funa et Lukunga, où quelques établissements scolaires sont affectés par ce drame qui a des incidences négatives sur la formation des enfants.
Parmi ces établissements, il y a lieu de retenir notamment l’Institut technique de Kinkole, dans la province éducationnelle du Plateau, envahi par des constructions anarchiques et autres bâtiments d’habitation récemment construits.
Dans la commune N’Djili, l’école publique Sonapangu située sur le boulevard Kimbuta, s’est retrouvée entourée des bistrots et garages automobiles dont la nuisance sonore n’épargne pas l’apprentissage des élèves.
L’athénée de Lemba n’est pas non plus exemptée du « phénomène bistrots et marchés pirates » dans ses alentours.
A Funa, l’athénée de Ngiri-Ngiri et le Lycée technique et professionnel de Matonge vivent la même situation.
Ce phénomène influe négativement sur l’attention des élèves pendant les heures de cours.
Les provinces éducationnelles à l’œuvre
Au regard de tous ces maux qui gangrènent le système éducatif congolais, il sied de rappeler que la revue annuelle des performances récemment évaluée par le personnel enseignant a retenu la consolidation de la gratuité et la lutte contre les antivaleurs comme thème de l’année scolaire en cours.
C’est sous cet angle que la province éducationnelle de Funa avait récemment pris l’option de solliciter un travail de synergie avec les bourgmestres, puisque les occupants illicites des écoles publiques spoliées se justifient en prétextant des autorisations d’exploitation à titre précaire leur octroyées par les autorités municipales.
Le directeur de la province éducationnelle de Funa, signale-t-on, a sollicité une collaboration avec ces dernières pour arriver tant soit peu à éradiquer le fléau.
Répondant au Proved, le bourgmestre de la commune de Ngiri- Ngiri, Jérémie Dueme Mpayi, a répondu en accordant un délai de trois mois aux occupants illicites des écoles afin de sécuriser le secteur éducatif.
« En tant que père de famille, j’estime que cette mesure permettra de préserver l’éducation de la jeunesse, car celle-ci mérite notre accompagnement », a-t-il dit.
Obstacles à la mise en œuvre de « Kinshasa Bopeto »
Dans le même cadre, le ministre provincial de l’Intérieur Didier Tenge te Litho avait organisé, le 12 septembre dernier, une rencontre dans la commune de Bandalungwa avec les tenanciers des bars, restaurants, églises et autres opérateurs économiques occupant les environs des établissements scolaires qui encombrent les emprises publiques, devenant également sources d’insalubrité, et partant, obstacles pour la mise en œuvre de l’initiative « Kinshasa Bopeto ».
Didier Tenge te Litho a annoncé, au cours de cette réunion, des mesures d’évacuation sans délais des kiosques, afin que soit maintenue l’autorité de l’Etat comme puissance publique,
avant de promettre la continuité de cette initiative d’inspection dans d’autres communes.
De son côté, le ministre national de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Tony Mwaba Kazadi, vient de poser les fondements à travers une réunion organisée le 15 septembre dernier, au Centre des ressources pour enseignants de Kinshasa (CREK), à l’issue de laquelle il a mis en place une commission permanente chargée d’identifier tous les cas de spoliation du patrimoine mobilier et immobilier de son ministère dans la capitale congolaise.
Cette commission, note-t-on, sera supervisée par le ministre provincial en charge de l’Education, Charles Mbutamuntu Lwanga.
Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a, au cours de la 69ème réunion du Conseil des ministres tenue récemment, encouragé le gouvernement dans son action visant à récupérer et à sauvegarder le patrimoine immobilier du domaine privé de l’Etat détenu ou acquis indûment par des tiers, rappelle-t-on.
Le Chef de l’Etat a, à cet effet, instruit le gouvernement de mettre sur pied des mécanismes efficaces pour renforcer les dispositifs légaux et réglementaires existants, afin qu’il soit rapidement possible de recouvrer, d’une part, les biens publics illégalement arrachés au patrimoine de l’Etat, et d’autre part, d’éviter les erreurs du passé. ACP/KHM/C.L/NKV