Kinshasa, 13 avril 2023 (ACP).- La révocation, dans 48 heures, du directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL) a été recommandée, mercredi, par l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) pour « incompétence », au cours d’une plénière sur la réponse à son interpellation, a constaté l’ACP.
« Au vu et au su des votes, la quatrième et dernière recommandation (ndrl : « le directeur général de la SNEL est incompétent et inefficace, je demande sa révocation dans les 48 heures ») est adoptée », a déclaré le président de la chambre basse du Parlement, Christophe Mboso.
« Je note avec déception que le DG n’a pas donné un plan directeur de la SNEL, ni aucun document stratégique et il manque de vision claire dans la gestion de la SNEL », a dit pour sa part, le député national Prosper Bukasa, initiateur de cette motion d’interpellation, jugeant que les réponses fournies par le DG n’ont pas rencontré les préoccupations des élus nationaux.
De ce fait, l’élu de Luilu, dans la province de Lomami, a formulé quatre recommandations qui ont été soumises au vote.
Trois ont été adoptées dont celle évoquée ci-haut, et les deux autres formulées à l’endroit du gouvernement, à savoir : la mise en place d’un plan directeur de redressement de la SNEL et la paie de toutes ses dettes à la SNEL. La recommandation sur la réhabilitation des directeurs de la SNEL révoqués sans respect de la loi a été rejetée.
L’installation systématique des compteurs pour améliorer l’électricité en RDC
Auparavant, le directeur général de la SNEL, Fabrice Lusinde qui répondait aux questions lui adressées par les députés, est revenu sur le plan d’action 2023-2027, proposant l’installation systématique des compteurs, afin d‘améliorer l’électricité en République démocratique du Congo.
« Ce plan d’action porte en réalité sur le redressement de la SNEL. Il s’agit notamment d’améliorer le service à la clientèle, de réduire le délestage urbain et les poches noires à travers notamment l’installation systématique des compteurs. Un client, un compteur »,
a fait savoir aux députés le DG de la SNEL. Il a soulevé que « la grande faiblesse de la SNEL depuis sa création en 1970, est le fait que la majorité de ses clients ne disposent pas de compteurs, ce qui ne permet pas de mesurer la quantité d’énergie qui circule dans la ville ». « Comme on ne sait pas matérialiser l’électricité, cette question a entraîné la logique de la facturation forfaitaire. Aujourd’hui, la grande difficulté liée notamment au délestage est le fait que la ville de Kinshasa, miroir du pays, est sous une dynamique de croissance urbaine très importante », a fait savoir Fabrice Lusinde, avant d’expliquer que la SNEL est incapable de quantifier l’énergie consommée par les nouveaux bâtiments. D’après lui, ceci est aussi causé par le décalage existant entre l’octroi de permis de construire et le raccordement à l’électricité. ACP/