Kinshasa, 07 juin 2021 (ACP).-Le cadre de concertation nationale de la société civile (CCNSC) exhorte le gouvernement Sama lukonde à accélérer la mise en œuvre de son programme d’actions étant donné que la misère de la population congolaise s’accroît et par crainte de décevoir les espoirs énormes de la population depuis la mise en place de l’Union sacrée de la nation.
Les membres du CCNSC ont fait cette exhortation, samedi, au cours d’une séance de travail sur la restitution du forum tenu à Kinshasa le 15 mai dernier et auquel ont pris part 256 représentants associations, plateformes, réseaux de la société civile.
Au cours de cette séance de travail consacrée à l’évaluation générale de l’évolution du contexte national et international, les membres de CCNSC restent préoccuper par la dégradation de la situation sociale, économique et sécuritaire du pays.
« La situation socioéconomique de la population est alarmante ‘tant donné sa condition de vie est devenue difficile », se sont-ils indignés
Ils ont pris également acte de la loi portant prorogation de l’état de siège dans les provinces de Nord-Kivu et de l’Ituri, encourageant par la même occasion la police et l’armée à mener bien leurs missions dans le respect de la dignité humaine.
Ils ont convié le gouvernement à mettre en place un cadre d’échange avec la société civile pour l’évaluation régulière des aspects socio-économique durant cette période de l’État de siège.
Le CCNSC salue l’implication de tous les acteurs dans la réforme de loi sur la CENI
Le CCNSC a salué les efforts et l’implication de tous les acteurs dans la réforme de loi sur la CENI ainsi que la place accordée à la société civile. Cependant, il a dénoncé la non-prise en compte par l’Assemblée nationale des certaines revendications majeures dont celle de la dépolitisation de la CENI, le renforcement du pouvoir de l’Assemblée plénière et les critères d’éligibilité des structures pouvant engagées la société dans la désignation du président de la CENI.
« Le CCNSC regrette également que les députés nationaux aient opté pour que la présidence de la CENI, bien qu’étant l’apanage de la CENI soit réservée uniquement aux confessions religieuses, une de composantes de la société civile, cela fragilise l’équilibre dans la société civile et dans un pays laïc où les considérations religieuses, philosophiques ou idéologiques ne doivent pas être des critères de responsabilité et en appelle aux sénateurs une implications pour que ces recommandations trouvent place ».
Quant à l’initiative de loi de Noël Tshiani Mwadiamvita sur la nationalité et les conditions d’éligibilité du Président de la République, « Ne peut-être candidat président de la république que celui qui est né d’un père et d’une mère d’origine congolaise », le CCNSC estime que cette initiative consacre une discrimination entre les Congolais et remet en cause les acquis d’une longue lutte citoyenne congolaise pour la démocratie, la cohésion et l’unité nationale.
« Tout reconnaissant le droit de chaque congolais de proposer une loi de son choix en toute liberté, ce projet de loi viole l’article 10 de la constitution de la RDC et met en péril la cohésion nationale dont le pays a tant besoin pour consolider l’État de droit », estime le CCNSC.
De la gestion de la crise volcanique de Goma
Le CCNCS a exprimé son inquiétude face à la gestion de la crise causée par l’éruption du volcan Nyiragongo, qui a secoué la ville de Goma et ses environs depuis le 22 mai 2021. Plusieurs maisons et bine précieux ont été ensevelis sous la lave chaude.
Tout en saluant l’intervention rapide du gouvernement de la République pour soulager tant peu soit-il, les sinistrés et les déplacées de la ville de Goma, les membres de la société civile ont dénoncé l’insuffisance et une mauvaise coordination avec les intervenants internationaux, la société locale moins associée bien que disposant de la maitrise de la gestion des urgences.
« Le CCNCS/section du Nord-Kivu ainsi que les forums des ONG nationales de développement humanitaire, nécessitent d’être solidement impliquer dans la mise ne place et la mise en œuvre d’un plan de contingence ainsi que des opérations routinières d’assistance à la population », ont indiqué les membres du CCNCS.
Proposition du CCNCS sur le conflit autour di barrage de la renaissance sur le Nil entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan
Le CCNCS s’inquiète de la position de l’Éthiopie à démarrer le remplissage du barrage et craint la réplique militaire de l’Égypte au risque de l’embrasement d’une grande partie de l’Afrique avec des conséquences incalculables.
« Malgré nos défis sociaux, économiques et sécuritaires internes immédiats, la RDC a une grande responsabilité étant donné que c’est son Président Félix Antoine Tshisekedi préside actuellement l’Union africaine, il est plus urgent que toute la population soutienne ses efforts dans ce dossier », soulignent les membres du cadre de concertation.
Ces membres ont, à cet effet, annoncé l’arrivée imminente des leaders de la société civile à Kinshasa pour appuyer les efforts de la RDC et proposer des alternatives citoyennes africaines pour une résolution harmonieuse et à l’africaine.
Le Cadre de concertation nationale de la société civile a réaffirmé son attachement et sa détermination pour une République démocratique du Congo unis, forte, prospère et exclusive pour ses fils et filles, tout en appellent les politiciens de dépolitiser la CENI.
Il a invité à instaurer la libre compétition au sein de 3 composantes de la société civile pour le choix du président de la CENI, encourageant également le gouvernement de la République à formaliser le dialogue avec la société civile sur les questions cruciales de la paix, de lutte contre la pauvreté, etc.
Le CCNCS a annoncé enfin, la tenue d’un forum national sur la paix et la concorde nationale dans la deuxième quinzaine du mois de juin, en vue de l’organisation de l’assemblée générale dans le cadre de concertation nationale de la société civile. ACP/