Le HCR préoccupé par les conditions de vie de plus de cinq millions de personnes déracinées en RDC

Kinshasa, 10 juin 2020(ACP).- Le porte-parole Afrique, Asie et Pacifique du HCR, Babar Baloch, a indiqué que son organisation est préoccupée par les conditions de vie de plus de cinq millions de personnes déracinées en République Démocratique du Congo, dans son allocution à la conférence de presse de mardi au Palais des Nations à
Genève, en Suisse, dont une copie est parvenue à l’ACP.

« En République démocratique du Congo, une sévère pénurie de fonds met en péril la vie de centaines de milliers de personnes, alors que la violence ininterrompue et la pandémie de COVID-19 dégradent les conditions de vie déjà déplorables de plus de cinq millions de personnes déracinées », a-t-il dit.

Cette pénurie de fonds, indique le document, met sérieusement en péril les efforts du HCR pour apporter de l’aide dans le cadre de multiples situations d’urgence humanitaire. Ce qui laisse de nombreuses personnes vulnérables sans nourriture, ni eau, ni abris, ni installations de santé et d’hygiène dans un contexte de propagation
rapide du COVID-19 à travers le pays, poursuit-il.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés estime que, sans une injection urgente de fonds, le sous-financement aura un impact dévastateur sur les programmes humanitaires essentiels.

Selon le HCR, les personnes déplacées internes en RDC par des cycles répétés de conflits constituent la plus importante situation de déplacement interne en Afrique. Ce qui représente, au niveau mondial, une part de 10 pour cent du nombre total de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Ces derniers mois, des centaines de milliers d’autres personnes ont été déplacées dans l’est et le nord du pays, à la suite d’attaques brutales de divers groupes armés, de violences intercommunautaires et de catastrophes naturelles.

A en croire Babar Baloch, le sous-financement nuit également aux programmes du HCR en matière d’hébergement, et plus particulièrement à son travail de décongestion des sites et des zones d’hébergement pour les déplacés.

« Nous nous efforçons de venir en aide aux personnes les plus vulnérables dans la mesure du possible. Les normes minimales en matière de soins de santé, d’installations d’eau et d’assainissement, d’éducation et d’autres besoins essentiels sont souvent difficiles à satisfaire du fait des ressources limitées disponibles pour toutes les populations ».

La pandémie de la COVID-19 aggrave les risques auxquels sont confrontées les familles déplacées

Le porte-parole du HCR, Babar Baloch, a affirmé que la pandémie de la COVID-19 aggrave encore les risques auxquels sont confrontées les familles déplacées qui sont dans l’incapacité de rentrer chez elles en raison de la violence continue et qui vivent souvent dans des sites de déplacement surpeuplés ou au sein de familles d’accueil démunies.


La situation de ces déplacés ne permet pas d’appliquer les mesures de distanciation sociale alors que l’accès à l’eau, aux systèmes d’assainissement et aux installations sanitaires est également limité, a-t-il souligné, rappelant qu’en date du 7 juin, la RDC a enregistré 4.259 cas confirmés de COVID-19. Ce qui place ce pays au deuxième rang
en termes de cas confirmés dans la région de l’Afrique australe.

400.000 dollars reçus par le HCR pour la lutte contre la COVID-19 en RDC

 M. Babar Baloch a, par ailleurs, annoncé que le HCR vient tout juste de recevoir 400.000 dollars pour les mesures de prévention et de lutte contre la COVID-19 en RDC.


« C’est aujourd’hui crucial alors qu’en plus de la pandémie de la COVID-19, les réfugiés et leurs communautés d’accueil ont besoin d’eau potable pour se protéger contre le choléra endémique et ce qui est désormais l’épidémie de rougeole la plus prolongée au monde », a-t-il déploré.

Il a fait savoir que pour aider et protéger les réfugiés et les déplacés internes, les activités du HCR ne sont financées qu’à hauteur de 20 pour cent (20%) du montant total nécessaire de 168 millions de dollars.

« Le pays accueille plus d’un demi-million de réfugiés, principalement originaires du Rwanda, du Burundi, de la République centrafricaine (RCA) et du Soudan du Sud », a-t-il dit, soulignant que le financement actuel limite également les activités du HCR pour soutenir, notamment les 120.000 réfugiés centrafricains vivant en dehors des camps, l’éducation de 6.000 réfugiés sud-soudanais en âge de fréquenter l’école secondaire et 47.000 réfugiés burundais pourraient ne pas être en mesure d’accéder aux services de santé de base dans le Sud-Kivu. ACP/Kayu

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