Le Kenyan William Ruto confirme le complot de l’EAC

Kinshasa, 19 décembre 2023 (ACP).-Après la réaction de colère des dirigeants de la République démocratique du Congo (RDC), on n’attendait plus que celle, par la voix la plus officielle, de la République du Kenya sur l’annonce d’une rébellion congolaise à Nairobi.

Vendredi 15 décembre, la capitale kenyane avait accueilli un événement plutôt hostile à la RDC avec le lancement par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa et ses acolytes du M23, d’un mouvement politico-militaire dénommé Alliance Fleuve Congo – AFC.

Kinshasa n’a naturellement pas accepté la complaisance, confinant à la complicité,  et l’a fait savoir à haute et intelligible voix. D’une part en rappelant ses ambassadeurs au Kenya et auprès de l’East African Community – EAC. Ensuite, en convoquant le Chargé d’affaires du Kenya en RDC pour lui faire part de la protestation du gouvernement congolais.

Dans la capitale congolaise, on n’excluait pas d’aller plus loin dans les mesures de représailles avec la révision des accords commerciaux entre les deux pays. Ce qui s’appelle frapper au porte-monnaie pour faire vraiment mal.

Ces rebondissements ont confirmé aux yeux des Congolais tout le mal qu’ils ont toujours pensé de l’activisme kenyan dans notre pays. D’abord sous le couvert de la force régionale de l’EAC pilotée par le Kenya. Celle-ci a vu son mandat abandonner son caractère offensif pour se transformer en copinage avec le M23. Ensuite, sur la question du départ de la force régionale qui a provoqué une polémique surréaliste à travers laquelle il n’était pas rare d’entendre les Congolais accuser le contingent kenyan d’avoir laissé son armement au M23 afin de le renforcer.

Cette polémique venait renforcer la suspicion née en son temps des déclarations du ministre kenyan des affaires étrangères, dans une conférence de presse conjointe avec son homologue américain Antony Blinken. Selon ces déclarations, le contingent Kenyan ne quitterait pas la RDC tant que la paix ne serait pas revenue dans l’Est de la République.

Le ministre kenyan des Affaires Etrangères est revenu à la charge la semaine dernière dans un étrange exercice d’équilibrisme insinuant que le Kenya ne s’associerait jamais à aucune activité subversive tendant à déstabiliser un autre pays.

Les observateurs attendaient donc avec impatience et curiosité William Ruto, ci-devant président de la République du Kenya. Le même William Ruto qui s’était déjà tristement illustré en insultant copieusement les Congolais, experts selon lui uniquement dans des accoutrements bizarres et dans le secteur de la musique, mais incapables de produire quoi que ce soit pour se nourrir.

William Ruto qui s’est découvert les talents d’ethnologue a ainsi oublié les textes fondateurs de l’Union Africaine et de l’East African Community. Il s’est en revanche souvenu que son pays était une authentique démocratie, mettant un point d’honneur à défendre la liberté d’expression, et qu’il ne lui viendrait jamais à l’esprit de faire une quelconque faveur au président Félix Tshisekedi qui se serait illustré dans la confiscation de l’espace démocratique au détriment de ses opposants. Il a conclu en insistant sur le fait qu’il n’avait aucune leçon à recevoir de personne.

Entre prôner la rébellion et les activités subversives contre un Etat étranger et proclamer la liberté d’expression dans son propre pays, William Ruto ne s’offusque apparemment pas de plonger dans la confusion avec une candide naïveté. La RDC n’a certes aucune prétention à donner des leçons à quiconque. Il reste cependant évident – les exemples les plus récents l’ont démontré –  que notre pays a appris à se défendre et à s’en donner les moyens. C’est la plus belle leçon que nos compatriotes apprennent chaque jour de la roublardise et de l’hypocrisie de ceux qui ne vous embrassent que pour mieux vous étouffer ou encore vous poignarder dans le dos.

En revanche, autant la démocratie ethniciste ne s’offusque pas de marcher sur les frontières de la morale politique en transformant sans remords des chefs d’Etat africains en caporaux de l’ordre mondial occidental, autant les Congolais auront toujours la capacité de choisir les armes les plus appropriées pour protéger l’indépendance et la souveraineté de leur pays. N’en déplaise à William Ruto bientôt contraint de découvrir qu’entre des Forces armées de la RDC qui ne cessent de monter en puissance, les Wazalendo comme expression de notre patriotisme, Equity Bank, TMB et Kenya Airways, les Congolais auront toujours, là aussi, le choix de leurs armes. C’est tout le bien que nous souhaitons au Kenya et au président William Ruto.

Bienvenu-Marie Bakumanya

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