Bruxelles, 17 mai 2024 (ACP).- La situation politique et sécuritaire en République démocratique du Congo a fait l’objet d’un entretien mercredi au siège du Parti socialiste (PS) belge à Bruxelles, entre l’ambassadeur du pays au Benelux et le président de ce parti, selon un communiqué de l’ambassade consulté jeudi.
« La situation sécuritaire (en RDC) est dominée par de violents combats dans l’Est du pays, qui se sont intensifiés après les élections du 20 décembre dernier (…) Ce qui aggrave la crise humanitaire pour une population meurtrie depuis 30 ans déjà », a-t-on lu dans le communiqué signé par l’ambassadeur Christian Ndongala Nkunku.
« Sur le plan politique, le gouvernement est attendu prochainement, on est presque à la fin, tandis que la mise en place des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat est attendue dans les tout prochains jours », a fait savoir le document publiéà l’issue de l’entretien avec Paul Magnette, président du Parti socialiste.
Parlant de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, l’ambassadeur Christian Ndongala a évoqué les récents bombardements du camp des déplacés à Mugunga, à Goma (Nord-Kivu), qui ont fait trente-cinq morts et plusieurs blessés, affirmant que les Etats-Unis ont explicitement accusé le Rwanda d’être à l’origine de cette attaque meurtrière.
« Nous avons demandé au PS d’user de son poids politique et de son influence à l’international pour imposer des sanctions contre le Rwanda », a indiqué la source, avant d’ajouter : « le diplomate Congolais a aussi sollicité le soutien de ce Parti dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne, afin que soit portée à l’agenda de la communauté internationale la question de la RDC ».
Le représentant de la RDC a sollicité, « outre des pressions diplomatiques, via des condamnations sans lendemain, que des sanctions soient imposées contre le Rwanda mais également contre ses suppôts du M23 ».
Dongala Nkunku a également fustigé la signature du protocole d’accord, le 19 février dernier, entre l’UE et le Rwanda sur les minerais critiques qui sont frauduleusement exploités en RDC et « illégalement détenus et commercialisés par le Rwanda, alors que ce pays n’en possède pas sur son sous-sol ».
La source a également renseigné que l’ambassadeur a aussi déploré « la décision de l’UE d’accorder, en décembre 2022, 20 millions d’euros à l’armée rwandaise pour financer son déploiement au Mozambique, alors que l’on sait à quoi servirait un tel soutien financier ».
Il a enfin dénoncé le double jeu de la communauté internationale qui applique des « politiques incohérentes » selon qu’il s’agisse des pays européens ou africains, illustrant son propos, par le cas du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine.
Pour sa part, M. Paul Magnette cité par la source, s’est prononcé pour « la mise en œuvre d’une politique cohérente dans le champ des relations internationales, notamment sur la RDC, l’Ukraine, Israël ou la Palestine ». Il a, en outre, souligné l’intérêt que porte son parti à la question congolaise afin « de cultiver les excellentes relations entre la Belgique et la RDC ». ACP/