Indexé par la RDC, le Rwanda quitte la Communauté des Etats d’Afrique centrale

Kinshasa, 8 juin 2025 (ACP).- Le Rwanda, indexé par la République démocratique du Congo (RDC) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour son agression, a décidé samedi de quitter cette organisation, selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères relayé dimanche par des médias.

« Le Rwanda dénonce l’instrumentalisation de la CEEAC par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres. (…) En conséquence, le Rwanda ne voit aucune justification pour demeurer au sein d’une organisation dont le fonctionnement actuel va à l’encontre de ses propres principes fondateurs », a noté le document.

Kigali devait, après la présidence équato-guinéenne, prendre la présidence tournante de l’organisation sous-régionale. Mais la RDC avait annoncé qu’elle s’opposerait « fortement » au transfert de la présidence tournante au Rwanda, pays agresseur et pointé dans les violations massives des droits humains dans la partie orientale du pays de Lumumba. 

« La Conférence a différé à un autre moment le passage de la présidence en exercice tournante de la Communauté à la République du Rwanda et a, par conséquent, décidé de maintenir Son Excellence Obiang Nguema Mbasogo comme président en exercice de la communauté pour une durée supplémentaire d’une année », a conclu le communiqué final du 28ème sommet auquel ont participé sept chefs d’Etat de la CEEAC. 

Ce sommet s’est tenu dans un contexte marqué par la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a cité explicitement le pays de Kagame comme « soutien direct » du M23 et exigé son retrait du territoire congolais.

La CEEAC avait appelé pour sa part, au mois de février 2025, au « retrait immédiat des Forces de défense rwandaises du territoire congolais », et réitéré son soutien aux processus de paix de Luanda et de Nairobi.

La RDC compte, parmi ses récentes désignations, une place comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et un poste à la vice-présidence de la 80ème Session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui commence le 9 septembre de l’année en cours.

Jusqu’à la décision de Kigali de claquer la porte, la CEEAC regroupait l’Angola, le Gabon, le Congo Brazzaville, le Cameroun, le Tchad, la Guinée Équatoriale, la Centrafrique, Sao Tomé et Principe, le Burundi, le Rwanda et la RDC.

ACP/C.L.

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