Kinshasa, 22 juillet 2020 (ACP).- Le pilote djoboutien Fouad Youssouf Ali a, depuis plus d’une semaine, entamé une seconde grève de la faim en pleine saison chaude, et son avocat dit tenter de l’en dissuader, mais pour le moment, le militaire reste ferme, ont rapporté mercredi les médias internationaux.
Cette grève de la faim, selon les sources, s’ajoute à d’autres problèmes de santé, pour lesquels son avocat Zacharia Abdullahi a tenté d’obtenir une hospitalisation.
Il y a quelques jours, Fouad Yousssouf Ali a finalement été envoyé à l’hôpital Peltier, mais il a refusé les soins par peur de se faire empoisonner, a expliqué son avocat.
Pour Daoud Houmed, porte-parole de la majorité, on a là une contradiction : « Fouad Yousssouf Ali a refusé de se faire soigner. Donc si réellement il était malade, il n’aurait pas refusé de se faire soigner. Monsieur Yousssouf Ali est un justiciable comme un autre. Donc il aura droit à un procès équitable et son avocat assurera sa défense à la barre. La justice est rendue dans les tribunaux, non pas dans la rue, ni dans les réseaux sociaux. »
Au début du mois, Fouad Yousssouf Ali a été plusieurs fois entendu par le juge d’instruction. Le lieutenant a rejeté les charges pesant contre lui. Son avocat explique que tenter de voler un avion militaire est une accusation farfelue, car il faudrait cinq ou six personnes pour faire décoller un tel appareil avec un examen technique préalable, sans parler d’une permission de la tour de contrôle.
Ce pilote déserteur est accusé de tentative de vol et destruction d’un avion militaire, en relation avec une puissance étrangère hostile, en l’occurrence l’Érythrée, et atteinte à la défense nationale.
Il risque la prison à perpétuité. Interrogé par le juge d’instruction, le militaire nie les faits qu’on lui reproche et a cessé de s’alimenter. Une nouvelle audience devant la Cour d’Appel est attendue ce jeudi 23 juillet. ACP/CL/MPK/JFM