Kinshasa, 16 décembre 2022 (ACP).- Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi qu’il avait proposé au président russe Vladimir Poutine de tenir une réunion trilatérale avec leur homologue syrien Bachar al-Assad et de prendre des mesures trilatérales sur les questions de sécurité, a-t-on appris vendredi des agences internationales de presse.
« A partir de maintenant, nous voulons avancer dans le cadre du trio Syrie-Turquie-Russie », a indiqué M. Erdogan aux journalistes durant son vol de retour du Turkménistan, alors qu’il était interrogé sur les problèmes de sécurité rencontrés par la Turquie dans le nord de la Syrie.
« Concernant les discussions sur cette question, il faudrait en premier lieu que se rencontrent les organisations du renseignement, puis les ministres de la Défense, et enfin les ministres des Affaires étrangères des différentes parties », a poursuivi le président.
« Réunissons-nous entre dirigeants après leurs entretiens. J’ai fait cette proposition à M. Poutine. Il l’a accueillie de manière positive », a ajouté M. Erdogan.
M. Erdogan et Assad ne se sont pas rencontrés depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2011, car la Turquie a soutenu politiquement et militairement les rebelles syriens pendant cette crise qui dure depuis onze ans.
Au cours des derniers mois, le président turc a cependant fait savoir qu’il n’excluait pas une rencontre avec son homologue syrien après plus d’une décennie de rupture des liens entre les deux pays. Lors de son vol de retour vers la Turquie, M. Erdogan a également appelé à une solution rapide à ce qu’il a qualifié de « menace terroriste » contre la Turquie représentée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) du territoire syrien.
L’accord de Sotchi de 2019 avec la Russie envisage le retrait des combattants des YPG à 30 km au sud de la frontière turco-syriene, a-t-il rappelé, ajoutant que son pays « prendrait toutes les mesures » pour établir ce « couloir de sécurité ».
La Turquie a mené une opération aérienne contre les YPG dans le nord de la Syrie et contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak le 20 novembre, une semaine après l’explosion d’une bombe dans la plus grande ville de Turquie, Istanbul, qui a fait six morts et 81 blessés. ACP/ODM