Le Président Félix Tshisekedi souligne l’importance de l’eau pour les pays riverains du Nil

Kinshasa, 4 avril 2021 (ACP).- Le  Président de la République et Président de l’Union africaine, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a appelé les participants à la Conférence ministérielle de Kinshasa sur «La poursuite des négociations tripartites entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan sur le Grand barrage éthiopien de la Renaissance», à cerner l’importance du Nil en tant que source de vie et source de développement pour ces trois pays, dans son allocution à l’ouverture de ces assises dimanche, au Fleuve Congo Hôtel, à Kinshasa.

«On ne peut comprendre la problématique de la construction du GERD sans reconnaître le besoin croissant de l’Egypte, Éthiopie et du Soudan pour leurs ressources en eaux transfrontières, et cerner l’importance du Nil en tant que source de vie et source de développement pour ces trois pays», a-t-il dit.

Pour Félix Tshisekedi, «le fleuve Nil doit demeurer une source féconde de vie et de prospérité partagée dans un processus gagnant-gagnant, respectueux des intérêts mutuels et réciproques des Etats et peuples concernés».

Tout en qualifiant cette réunion ministérielle tripartite d’une  étape importante, d’un événement majeur, un pas décisif, il a souligné qu’elle ne constituera véritablement un tournant capital que par le contenu que «tous ensemble, nous lui donnerons, si nous sommes animés par la détermination et le courage de surmonter les obstacles». 

La Déclaration des principes de 2015, base de nouvelles coopérations régionales

 Le Président Félix Tshisekedi a également exhorté les participants à considérer «La Déclaration des principes de 2015» comme une base constructive pour l’ensemble des développements techniques et juridiques, et même pour une éventuelle mise en place d’un cadre permanent de concertation, ainsi que pour la mise en œuvre d’un faisceau des projets de coopération régionale profitables à toutes les populations, avant de rappeler l’agenda 2063, défit de la poursuite de la campagne «Faire Taire les Armes : Créer des Conditions Propices au Développement de l’Afrique», campagne initiée sous la présidence de l’Union africaine du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa.

«C’est le lieu de rappeler ici que pendant le mandat de mon prédécesseur, les parties ont tenu deux cycles de négociations qui leur ont permis de produire la première ébauche d’un accord. Il s’agit d’un texte qui met en évidence les positions des parties et qui propose une voie de sortie. Il nous faut consolider les acquis de cette ébauche d’accord, surmonter les écueils et aller de l’avant », a souligné le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

Pour rappel, en 2015 les trois pays en conflit avaient signé un accord de principe sur la répartition de l’eau et sur le GERD. Ils avaient ainsi décidé de faire appel à un « Groupe national de recherche scientifique indépendante » (NISRG) pour évaluer les incidences environnementales des calendriers de construction proposés par ces pays. Cet accord voudrait que la construction du Grand barrage de la Renaissance ne porte aucun préjudice ni à l’Egypte, ni au Soudan. Depuis, plusieurs couacs ont été enregistrés.

Appel à la conclusion d’une entente mutuellement avantageuse

Le Président Félix Tshisekedi a souhaité que ces deux jours d’échanges et de délibérations à Kinshasa, offrent aux parties l’opportunité d’examiner et de proposer des solutions aux questions techniques et juridiques en suspens en vue de parvenir, selon une feuille de route et un calendrier à convenir, à un règlement complet et définitif de la question et d’ouvrir une nouvelle page de coopération dans l’histoire de ces trois pays frères, pays si indispensables à la consolidation de la paix dans tout le continent.

«Les divergences autour du Grand barrage éthiopien de la Renaissance ne doivent pas être regardées comme une fatalité mais comme une chance pour un meilleur rapprochement de nos populations et l’ouverture de nouvelles opportunités de coopération transfrontalière et régionale. Elles doivent être aplanies et c’est pour cette raison que vous êtes là», a-t-il insisté, avant de les inviter tous à prendre un nouveau départ, à ouvrir une ou plusieurs fenêtres d’espoir, à saisir toutes les opportunités, à rallumer le feu de l’espérance.

Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, rappelle-t-on, s’est montré très actif sur la question, déjà quand il était vice-président de l’Union africaine. Il a en discuté à plusieurs reprises avec les dirigeants égyptiens et éthiopiens.

Le GERD est en construction à Benishangul-Gumuz sur le Nil bleu, en Éthiopie. Sa puissance espérée est de 6-450 MW. Une fois terminée, il devrait être le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.

Le projet a démarré le 28 mai 2013 et sera livré, selon les projections, en 2022. L’Éthiopie a annoncé avoir atteint le niveau de remplissage du barrage prévu pour la première année d’exploitation. Parmi les points de désaccords, les modalités concernant la durée du remplissage de ce barrage sans entraver le débit du Nil pour les deux pays en aval.

Cet ouvrage est au cœur des tensions entre les pays de la région dont le Soudan et l’Egypte qui craignent une diminution des débits d’eau. Les eaux venues des plateaux éthiopiens représentent 86 % de l’eau consommée en Égypte et 95 % en période de crue.

Pour sa part, l’Ethiopie tient à ce projet pour notamment accélérer le développement de l’agriculture irriguée. L’autre intérêt est de combler le déficit en énergie dans ce pays ambitieux.  ACP/ Khonde

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