Kinshasa, 8 juin 2025 (ACP).- Le Rwanda a décidé, selon un communiqué officiel relayé dimanche par des médias internationaux, de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), après la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de cette organisation sous-régionale tenue samedi à Malabo, en Guinée équatoriale.
«Le Rwanda dénonce l’instrumentalisation de la CEEAC par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres. (…) En conséquence, le Rwanda ne voit aucune justification pour demeurer au sein d’une organisation dont le fonctionnement actuel va à l’encontre de ses propres principes fondateurs», a-t-on lu dans le communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères diffusé après le rejet du Rwanda et la résolution de prolonger d’une année supplémentaire le mandat de la Guinée équatoriale à la présidence tournante de la CEEAC. Kigali s’est plaint de «la remise en cause de ses droits garantis par les textes constitutifs de la CEEAC», selon la source.
Le Rwanda devait normalement, après la présidence équato-guinéenne, prendre la présidence tournante de l’organisation sous-régionale. Mais la République démocratique du Congo avait annoncé qu’elle s’opposerait «fortement» au transfert au Rwanda de la présidence de la conférence des chefs d’Etat de la CEEAC lors de ce 26ème sommet, selon un média africain consulté par l’ACP.
«Alors que les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale doivent se retrouver ce samedi 7 juin à Malabo pour désigner le nouveau pays qui doit en prendre la présidence, le conflit dans l’Est de la RDC paralyse le processus», avait écrit la revue «Confidentiels Economie Afrique centrale» dans un article intitulé «La RDC ne veut pas de la présidence du Rwanda : coulisses d’un sommet de la CEEAC qui s’annonce sous tension».
Cet article consacré à ce feuilleton notait : «Bien que ne figurant pas dans l’ordre du jour de la rencontre, le conflit dans l’Est de la RDC s’est invité dans la préparation de la rencontre. En marge du comité ministériel du 4 juin, le pays hôte a tenté de ramener les deux parties à la raison».
La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC a finalement voté pour la prolongation d’une année supplémentaire du mandat de Malabo, selon le communiqué final consulté dimanche par l’ACP.
«La Conférence a différé à un autre moment le passage de la présidence en exercice tournante de la Communauté à la République du Rwanda et a, par conséquent, décidé de maintenir Son Excellence Obiang Nguema Mbasogo comme président en exercice de la communauté pour une durée supplémentaire d’une année», a-t-on écrit.
Une autre victoire diplomatique du pays de Lumumba, après ses récentes désignations comme membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et comme vice-président de la 80ème Session de l’Assemblée générale de l’ONU qui commence le 9 septembre de l’année en cours.
Jusqu’à la décision de Kigali de claquer la porte, la CEEAC regroupait l’Angola, le Gabon, le Congo Brazzaville, le Cameroun, le Tchad, la Guinée Équatoriale, la Centrafrique, Sao Tomé et Principe, le Burundi, le Rwanda et la RDC. ACP/C.L.