Les actions de l’ONU dans la répression des crimes internationaux au centre d’une thèse

Kinshasa, 11 mars 2023 (ACP).- La réflexion sur les actions de l’Organisation des Nations Unies dans la répression des crimes internationaux, et la nécessité d’une responsabilisation du Conseil de sécurité a fait l’objet d’une thèse de doctorat soutenue vendredi à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), en République démocratique du Congo.

« Cette thèse est un effort de réflexion sur les actions de l’ONU dans la répression des crimes internationaux, en s’interrogeant sur les raisons qui pourraient justifier une éventuelle responsabilisation du Conseil de sécurité en cas de manquement par lui-même de sa mission principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales », a expliqué l’auteur de cette thèse, le chef de travaux Ali Bashimbe Bugondo.

Le récipiendaire a relevé le blocage du Conseil de sécurité dans le cadre de la répression des crimes internationaux pour provoquer des graves conséquences sur les droits de l’homme.

« Notre étude nous a permis de dresser un état des lieux du fonctionnement de cet organe et des difficultés qui se posent dans ce cadre, en particulier s’agissant de l’adoption des décisions dans certains domaines importants », a dit Ali Bashimbe, ajoutant qu’à ce jour, aucune solution n’est envisagée sur ce blocage du point de vue du droit international. Une tentative de recherche d’une forme de solution politique pour pallier cette carence s’est avérée nécessaire, a-t-il indiqué.

Pour résoudre cette difficulté, a-t-il soutenu, « il nous a semblé important de rappeler la résolution 377(V) qui avait été adopteé pour contourner le blocage au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ».

« Puisque cette résolution, après son application dans certains cas dont ceux de la Corée et de la RDC, est restée depuis plusieurs décennies sans être sollicitée, même lorsque des blocages avaient lieu sur des questions importantes comme en Syrie, il nous a paru important de proposer quelques corrections au système en vigueur pour l’adapter au monde actuel », a-t-il poursuivi.

Nécessité de contrôler le Conseil de sécurité

Par ailleurs, l’impétrant a dégagé le constat selon lequel, un organe aussi puissant que le Conseil de sécurité devrait être contrôlé dans la mise en œuvre des pouvoirs dont il dispose en rapport avec la répression des crimes internationaux les plus graves.

A cet effet, Ali Bashimbe a suggéré l’instauration d’une sorte de responsabilité de cet organe qui consistera, en cas de blocage, en son remplacement par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Il a également préconisé la démocratisation de l’Organisation des Nations Unies. Ceci, a-t-il martelé, suppose un effort de transposition des mécanismes démocratiques internes de fonctionnement des institutions, avec les aménagements nécessaires adaptés à cette mégastructure, aux réalités propres de la société internationale.

Les professeurs Likoku Bekodj’Aoluwa et Mahatma Tazi ont été respectivement promoteur et co- promoteur de cette thèse, tandis que les professeurs Mampuya Kanunk’a-Tshiabo, Kamanda Londo, Ngoie Mbayo et Kabanda Matanda ont été respectivement président  et membres du jury.

Le secrétaire général académique de l’UNIKIN, le Pr Eustache Banza Nsomwe, représentant le recteur, a conféré au chef de travaux Ali Bashimbe Bugondo le grade de docteur en relations internationales avec la mention « la plus grande distinction ».

ACP/KHM/KPP

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