Kinshasa, 7 avril 2025 (ACP).- La crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo(RDC), où le Rwanda et ses assujettis du M23-AFC ont causé la mort de 8.500 personnes (chiffre officiel) et des centaines de milliers de déplacés internes, particulièrement dans les provinces-martyres du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, préoccupe au plus haut point l’Union africaine (UA).
Le nom du président togolais Faure Gnassingbé a été proposé samedi comme nouveau médiateur de l’Union africaine (UA) dans ce conflit dû aux visées expansionnistes de Kigali. Le président togolais connu pour ses médiations dans les conflits dans l’ouest du continent, a été proposé par le chef de l’État angolais João Lourenço, président en exercice de l’UA, au cours d’une réunion du bureau de l’Assemblée de cette organisation tenue en visioconférence.
« La candidature de Faure Gnassingbé, selon le communiqué officiel, a fait l’objet de consultations préalables avec le Chef de l’État togolais, qui s’est dit favorable, sous réserve de l’approbation formelle par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA », a indiqué dimanche la radio France internationale (RFI). Plusieurs dirigeants africains, dont les présidents Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), John Dramani Mahama (Ghana), Prosper Bazombanza (vice-président du Burundi), ainsi que des représentants de la Tanzanie et de la Commission de l’Union africaine ont pris part à cette réunion virtuelle, a-t-on fait savoir.
Les lignes bougent particulièrement au regard de l’impact régional du conflit, en dépit de dernières avancées enregistrées dans la solution durable à l’agression rwandaise qui freine le développement de la RDC depuis 1996, sous prétexte de poursuite des génocidaires Interhamwe (Hutus rwandais). La convergence des processus de paix de Nairobi et de Luanda est désormais confiée, depuis le 24 mars, aux cinq facilitateurs africains mandatés par les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC).
Il s’agit de Uhuru Kenyatta (ancien président du Kenya et médiateur du processus de Nairobi); Olusegun Obasanjo (ancien président du Nigeria); Kgalema Motlanthe (ancien président de l’Afrique du Sud); Sahle-Work Zewde (ancienne présidente de l’Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (ancienne présidente de la République centrafricaine). Le 17 mars, les ministres des Affaires étrangères de la SADC et de l’EAC s’étaient, de leur côté, réunis à Harare (Zimbabwe) pour examiner des recommandations des chefs d’état-major des deux communautés. A l’issue de cette rencontre, a-t-on noté, les ministres avaient mis à jour une « feuille de route complète » sur la crise sécuritaire en RDC comportant « des stratégies à court, moyen et long terme » et recommandé le renforcement des mécanismes de vérification de la Mission onusienne en RDC, et de la Conférence des Grands Lacs (CIRGL).
Les chefs de la diplomatie de la SADC-EAC avaient prévu dans leur document à soumettre à l’approbation des Chefs d’Etat « le rétablissement de l’autorité du gouvernement congolais sur les zones actuellement occupées par le M23 et un accompagnement de la RDC pour sécuriser Goma, Bukavu et les environs ». ACP/