Kinshasa, 17 août 2023(ACP).- L’Union africaine (UA) a exprimé jeudi sa « grande inquiétude » après les affrontements meurtriers entre groupes armés en Libye et a appelé à « l’arrêt immédiat » des hostilités qui ont fait 55 morts et 146 blessés à Tripoli, ont rapporté jeudi les médias internationaux.
« L’UA suit avec une grande inquiétude les développements de la situation sécuritaire à Tripoli qui se sont soldés par de nombreuses pertes en vies humaines et beaucoup plus de blessés », a déclaré le président de la commission de l’institution, Moussa Faki Mahamat, dans un communiqué publié sur le réseau X.
De violents combats à l’arme lourde, les plus graves depuis un an en Libye, ont opposé lundi et mardi deux influents groupes armés dans la capitale après l’arrestation d’un colonel de l’une de ces deux factions. Un accord de cessez-le-feu a été conclu mais la situation reste tendue.
Dans son communiqué, M Faki Mahamat a exhorté « toutes les parties prenantes à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités » et insisté sur « l’impérieuse nécessité de poursuivre les efforts en cours pour la réconciliation nationale ».
« Il n’y a aucune solution militaire à la crise libyenne », a-t-il ajouté.
Le pays d’Afrique du Nord, qui regorge de pétrole, est plongé dans un chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, alimenté par une prolifération de factions aux allégeances mouvantes.
La Libye est actuellement dirigée par deux gouvernements rivaux : celui d’Abdelhamid Dbeibah à Tripoli, reconnu par l’ONU, et un autre dans l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.
Les deux groupes qui se sont affrontés à Tripoli, la brigade 444 et la Force al-Radaa, figurent parmi les plus puissants de Tripoli. Fin mai, des combats entre ces deux groupes avaient fait des blessés. En juillet et août 2022, une cinquantaine de personnes avaient péri dans des affrontements entre la Force al-Radaa et d’autres groupes dans la capitale.
Le Premier ministre libyen appelle à déposer les armes
De son coté, le Premier ministre du gouvernement libyen, Abdul Hamid Dbeibah a appelé jeudi, dans la capitale libyenne devant les ‘’ anciens’’, les différentes milices qui s’affrontent à Tripoli à enterrer la hache de guerre.
Une intervention qui est intervenue suite aux combats à l’arme lourde qui ont éclaté après l’arrestation, lundi, du colonel Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444, par la Force al-Radaa. Des heurts entre ces deux milices rivales ont fait 55 morts et 146 blessés.
« Je vous dis que si elles (les milices rivales) ne se calment pas et n’acceptent pas une solution pacifique, comme c’est l’un de vos fils (s’adressant aux anciens), il y aura d’autres décisions les concernant. Que se passe-t-il ? Chaque jour, ils sèment des troubles dans les rues. Chaque jour, ils provoquent des affrontements. Chaque jour, les gens sont terrorisés. La vie des populations n’est pas un jeu. Nous prendrons d’autres mesures contre eux, nous devons être sévères », a déclaré le Premier ministre libyen d’Union nationale.
Après la fusillade de lundi qui a duré plus de 24 heures, la présence des forces de sécurité libyennes a été renforcée dans les rues de Tripoli. Un cessez-le-feu a permis un retour au calme.
« La reprise des combats est inacceptable et le pays ne tolère aucun comportement irresponsable », a souligné M Dbeibah dans un communiqué du bureau d’information du gouvernement.
Le chef du gouvernement et les anciens sont convenus que des efforts conjoints étaient nécessaires pour s’assurer que les combats ne reprennent pas.
Au lendemain de l’affrontement, le ministère de l’Intérieur a annoncé que les factions belligérantes avaient accepté un cessez-le-feu avec les efforts du Premier ministre et des anciens de Tripoli.
ACP/KHM