Kinshasa 21 juin 2024 (ACP).- Onze opposants politiques maliens à la junte ont été arrêtés à Bamako pour avoir appelé à un retour des civils au pouvoir, a appris vendredi l’ACP des médias internationaux cités par Africanews.
« Parmi les onze personnes arrêtées figurent des présidents de partis et mouvements politiques signataires d’une déclaration publiée le 31 mars dernier ; appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils », a rapporté la source.
La plateforme d’opposition du 31 mars a estimé dans son communiqué que « ces pratiques d’une autre époque […] ne font que confirmer le chemin de la dictature emprunté par « les autorités en place » », « dans le seul but de s’éterniser au pouvoir et de réduire au silence toutes les voix démocratiques ».
Selon la même source, parmi les personnes mises aux arrêts figurent Mohamed Ali Bathily du M5 Mali Kura, Yaya Sangaré de l’Adema autrement appelé Moustapha Dicko, propriétaire du domicile duquel se tenait la réunion.
En avril dernier, les autorités militaires de la transition avaient annoncé l’interdiction de la tenue de toute activité relative à la politique dans le pays pendant que les cadres de l’opposition travaillaient au moment de leur arrestation sur un projet de règlement intérieur de leur plateforme et l’élaboration d’un plan d’action.
Par ailleurs, les signataires de la déclaration du 31 mars avaient constaté le « vide juridique et institutionnel » laissé après l’expiration du délai prévu pour le départ des militaires, et réclamaient la tenue d’une élection présidentielle « dans les meilleurs délais ».
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait en effet décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils fin mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Mais le scrutin a été depuis reporté à une date toujours inconnue. ACP/ C.L