Goma, 26 novembre 2024 (ACP).- L’insécurité a entravé l’exploitation des ressources locales par les investisseurs au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, selon un expert en sciences économiques et gestion, lors d’un entretien mardi avec l’ACP.
« « Beaucoup d’investisseurs souhaitent venir au Nord-Kivu, mais l’insécurité persistante les dissuade. Personne ne risquerait d’investir des millions dans une région en proie à des conflits armés, où les capitaux peuvent facilement être perdus ou détournés », a déploré Daniel Murhula Kalimushi, spécialiste en sciences économiques et gestion.
Selon ce breveté de hautes études de logistique et d’approvisionnement, l’insécurité reste le principal obstacle parmi tant d’autres défis majeurs qui freinent le développement économique et l’attraction des investissements dans la province du Nord-Kivu.
«Les ressources locales du Nord-Kivu, notamment le lac Kivu, les terres fertiles, le tourisme et les nombreux cours d’eau, représentent un potentiel immense pour l’économie de la province. Cependant, plusieurs défis majeurs continuent de freiner leur exploitation optimale, notamment les catastrophes naturelles, particulièrement les éruptions spontanées du volcan Nyiragongo de même que les éboulements », a-t-il expliqué.
« Goma est régulièrement exposée aux menaces éruptives des volcans Nyiragongo et Nyamulagira. Les investisseurs étrangers, bien que conscients des opportunités économiques, hésitent à y établir leurs projets par crainte de voir leurs investissements anéantis et par une éruption. Malheureusement, nos scientifiques locaux ne maîtrisent pas encore totalement ce risque », a fustigé Daniel Murhula.
Selon lui, un autre obstacle au développement de la RDC est le non accompagnement du pouvoir public aux initiatives entrepreneuriales des jeunes.
« De nombreux jeunes porteurs de projets innovants ont soumis des propositions pour l’exploitation des ressources locales, mais ces dossiers restent sans suite. Cette attitude freine considérablement l’initiative privée », a affirmé Murhula, avant d’inviter le gouvernement central à encourager et soutenir des projets bancables élaborés par les jeunes. ACP/