Kinshasa, 07 avril 2025 (ACP).- Les magistrats congolais ont été invités, lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, par le Président Tshisekedi, à mettre fin à l’impunité et au trafic d’influence en disant le droit, lors de l’ouverture de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
« L’indépendance judiciaire que garantit notre Constitution n’est pas un privilège personnel, mais une responsabilité collective au service de notre peuple. Soyez donc les garants d’une justice qui assure, rassure, et surtout, protège les droits fondamentaux de chaque citoyen. Nous devons en finir avec l’impunité et toute forme de trafic d’influence », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le Chef de l’Etat a invité les hommes de la loi à la rigueur.
« Je vous appelle à faire preuve de rigueur et de courage dans vos décisions. La sanction – qu’elle soit positive ou négative – doit être au cœur de votre gestion et jouer réellement le rôle de régulateur dans la société », a-t-il recommandé.
Felix Tshisekedi a dit compter sur le rajeunissement du corps judiciaire et s’attendre à de bons résultats.
« Avec les effectifs actuels, aucun déséquilibre dans les déploiements ne saurait être toléré. Les animateurs de la justice doivent être choisis avec discernement, sur la base de la probité morale, de la méritocratie et de la compétence. Le favoritisme doit être définitivement banni », a-t-il martelé.
A cette fin, le Président de la République tient à la permutation des magistrats dans le respect des textes qui régissent cette profession.
« Le principe de rotation des magistrats est fondamental : il garantit non seulement l’équité, mais aussi l’intégrité et l’efficacité dans l’exercice de vos fonctions. Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour assurer l’application effective des résolutions issues de vos travaux », a-t-il ajouté.
Indépendance des pouvoirs
La salle, suivant le discours du Président Tshisekedi
Selon le Chef de l’Etat congolais, « l’indépendance constitutionnelle du pouvoir judiciaire est non négociable ».
« En tant que garant du bon fonctionnement des institutions, je veillerai personnellement à la préservation de cette indépendance. Mais j’invite également les magistrats à se souvenir que cette indépendance n’est pas un privilège, elle est un devoir envers le peuple », a indiqué le Magistrat suprême.
Il a saisi cette occasion pour rappeler que « le pouvoir disciplinaire sur les magistrats, reconnu au Conseil supérieur de la magistrature, ne doit pas être exercé avec complaisance, ni selon une logique à géométrie variable ».
« Il est temps de mettre fin à cette notion de double standard au sein de la magistrature, car dire le droit n’est pas synonyme d’être au-dessus de la loi », a-t-il dit, rappelant au bureau du CSM son rôle.
« À vous également, mesdames et messieurs du Bureau du Conseil supérieur de la magistrature, je rappelle que la loi s’applique à tous », a-t-il insisté.
Le Chef de l’Etat ne s’est pas limité là. Il a invité à un partenariat renforcé entre le Gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature.
« Aussi, j’appelle à un partenariat renforcé entre le Gouvernement et le Conseil supérieur de la Magistrature, pour poursuivre ensemble les réformes nécessaires à l’élévation de notre justice », a-t-il souligné.
Et d’encourager le CSM : « Mesdames et messieurs du pouvoir judiciaire, j’ai foi en votre engagement. J’ai foi en votre capacité à faire renaître notre justice. Que ces assises marquent le point de départ d’une ère nouvelle, celle d’une justice digne, forte et impartiale », a-t-il insisté.
C’est pour la toute première fois depuis sa mise en place que le CSM tient son Assemblée générale ordinaire. Elle ne se réunissait qu’en Assemblée générale extraordinaire.
ACP/JF