Kinshasa, 17 juillet 2020 (ACP).– Le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Me Georges Kapiamba a plaidé, vendredi, pour la création des sections d’enquête pour lutter contre l’impunité des crimes graves et la corruption sur l’ensemble du territoire national, au cours d’un entretien avec l’ACP, à l’occasion de la Journée mondiale de la Justice commémorée le 17 juillet de chaque année.
Selon lui, la RDC a réalisé beaucoup d’efforts dans la marche vers la consolidation de la paix devant permettre au pays de remplir ses obligations internationales dans la lutte contre les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes de génocide.
«La RDC a non seulement adhéré et ratifié la convention internationale pour la régression de crimes de génocide, mais aussi la RDC a eu à adhérer au statut de la Cour pénale internationale (CPI) qui est aujourd’hui une juridiction mondiale qui a comme compétence de rechercher, d’enquêter et de punir les auteurs des crimes d’ordre internationaux », a-t-il souligné.
Me Kapiamba a fait savoir qu’au niveau national, la RDC a modifié son code pénal pour harmoniser les dispositions de la justice pénale internationale au niveau interne, ce qui fait qu’aujourd’hui, en dehors des juridictions militaires, elle possède des juridictions civiles en commençant par la Cour d’appel qui a la compétence de juger et de condamner les personnes impliquées dans les crimes nationaux.
Il a, à cet effet, plaidé auprès du gouvernement pour donner plus des moyens à la justice congolaise afin qu’elle mène mieux les enquêtes.
Appel à la création d’une culture fondée sur la paix
Le président de l’ACAJ a, par ailleurs, appelé l’organisation de la société civile à sensibiliser la population et les dirigeants pour que la question de la justice internationale et nationale ne puisse pas disparaitre des débats de la société.
L’objectif de cette sensibilisation, a-t-il dit, est de créer une nouvelle culture fondée sur la paix, le règlement des conflits pacifiques en cas de désaccord et que les gens cessent de recourir aux groupes armés et à des milices pour protéger leurs villages, tribus, ethnies ou leurs communautés.
« La population congolaise doit être informée, c’est ce qui est du devoir du gouvernement et des organisations de la société civile. Nous devons tous nous considérer comme des acteurs important dans la construction d’une société au sein de laquelle il n’y aura plus de violence, c’est-ce qui constitue même ce que nous appelons l’Etat de droit », a-t-il ajouté.
Pour que la population s’y implique davantage, Me Kapiamba a proposé une sensibilisation dans les langues nationales, car selon lui, en RDC, 80% de la population sont des analphabètes. C’est pourquoi, a-t-il estimé, le gouvernement doit poursuivre avec son programme de la gratuité de l’Enseignement de base qui, dans 10 ans, permettra à la population analphabète d’être plus apte à s’impliquer dans la lutte contre l’impunité.
Il a invité également la Cour pénale internationale à jouer son rôle de dissuader les violences, de prévenir les crimes et d’intimider les gens pour la cession des violences.
Me Kapiamba a demandé à la justice nationale, notamment, aux juridictions civiles et militaires d’ouvrir des enquêtes sur tous les faits commis de nature à provoquer des violations grave de droit de l’homme dans le pays.
La journée mondiale de la justice internationale a été créée le 17 juillet 1998 dans le but de poursuivre la lutte contre l’impunité et de rendre justice aux victimes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crimes génocides. ACP/Zng/ODM/ May/GGk