Kinshasa, 17 octobre 2023 (ACP).- La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a confirmé la tenue des élections en République démocratique du Congo (RDC), dans le respect du calendrier électoral, au cours d’une interview accordée à son président, lundi depuis Paris en France, par la chaîne de télévision francophone TV5.
« Quand les gens évoquent un report, c’est tout simplement parce que c’est l’un des scenarios possibles dans tout projet. Dans le processus électoral, vous pouvez envisager un report, mais je peux vous dire que nous sommes en voie vers la tenue des élections telles que prévu dans le calendrier », a déclaré le président de la Céni, Denis Kadima.
« Le glissement du processus électoral en RDC n’est pas une option pour la Céni », a rassuré le président de la centrale électorale congolaise, répondant à une série de questions du Journal Afrique de la chaîne internationale TV5, sur un éventuel glissement des élections du 20 décembre 2023.
S’agissant du financement du processus électoral, Denis Kadima a confirmé que ceci est assuré à 100% par le gouvernement congolais, qui met progressivement à la disposition de la Céni les moyens nécessaires pour couvrir les dépenses liées à chacune des opérations.
« Je ne peux vous donner le chiffre, mais je peux vous dire que le budget des élections est évalué à 1.1 milliard USD. Nous recevons l’argent, c’est pourquoi nous avons pu faire l’inscription des électeurs et plusieurs autres opérations. Nous avons déjà beaucoup d’argent, ce n’est pas tout », a-t-il répondu à la préoccupation de son interlocuteur, soulignant que l’argent vient régulièrement à la Céni, selon les moyens de l’Etat. « Les ressources viennent, les choses évoluent bien, je pense que d’ici-là nous ne serons plus dans le besoin », a-t-il martelé.
Le cas des provinces en proie aux groupes armés
Quant à l’organisation des élections dans les provinces et territoires en proie aux groupes armés, Denis Kadima a fait savoir que son institution est en discussions avec le ministère national de l’Intérieur et les gouverneurs des entités concernées, notamment celui du Nord-Kivu.
« Une équipe était envoyée de ce côté pour évaluer la situation, et comment déployer des équipes pour l’enrôlement des Congolais. (…) Certes, le temps qui reste pour tenir des élections, dans plus d’un mois, est court, mais il y a plusieurs scenarios qui peuvent intervenir, notamment de faire avancer le processus électoral, pendant que les électeurs de ces territoires en proie aux groupes armés, évalués à plus d’un million, viennent rejoindre les choses sur le terrain. On peut aussi organiser les scrutins après, mais ça ne sera pas pour la présidentielle », a-t-il également relevé.
Parlant de la dénonciation du fichier électoral qualifié de « fantaisiste » par certains opposants politiques dans le pays, qui avaient même demandé un audit indépendant, le président de la CENI a soutenu que ce travail a été fait. « Nous avons invité l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui était venue mais n’a voulu faire le travail dans un délai qu’elle a trouvé court, et puis elle est partie. Il a fallu parer au plus pressé, nous avons utilisé notre méthode, nous avons recruté les gens, cela a été fait après l’appel à candidature », a expliqué le président Denis Kadima.
Il a balayé d’un revers de main les allégations d’un opposant politique qui a soutenu que la Céni avait 10 millions de fictifs dans le fichier électoral. « Un chiffre que cet opposant doit démontrer », a-t-il dit.
Denis Kadima a, par ailleurs, dissipé tout malentendu sur un prétendu refus de la Céni d’afficher les listes électorales dans les lieux publics, évoquant l’insuffisance d’espaces physiques devant servir à ce besoin.
« Ce sont plutôt les espaces physiques qui posent problème. Il n’y a pas assez d’espaces pour recevoir des listes de plus d’un million d’électeurs, pour certains grands territoires. C’est pourquoi, un dispositif supplémentaire a été pris. La Céni a disposé un préposé à la consultation des listes électorales », a encore soutenu Denis Kadima.
Il a, par ailleurs, rassuré les électeurs dont la qualité de la carte s’est détériorée, que « des équipes de la Céni viennent d’être déployées pour renouveler ces cartes. Tout le monde sera satisfait d’ici-là ».
ACP/