Provinces : le manque de moyens financiers freine l’allure de la campagne électorale

Kinshasa, 21 novembre 2023 (ACP).- La campagne électorale lancée solennellement dimanche à partir de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC), tarde à prendre sa vitesse de croisière dans les provinces. Les responsables de partis et regroupements politiques tardent à transférer des moyens financiers aux candidats députés de leur obédience.                 

La campagne électorale lancée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dimanche sur toute l’étendue du pays, est timide à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, dans le centre-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Abordés  par l’ACP, quelques candidats des partis politiques membres de l’opposition et ceux  de la majorité au pouvoir, ont révélé qu’ils attendent de leurs formations politiques des moyens financiers pour battre leurs campagnes  électorales.

« Vous constatez  qu’il y a absence des panneaux publicitaires portant emblèmes des partis et regroupements politiques ainsi des photos des candidats sur les différentes altères de Kindu,  cela se justifie par le manque de moyens financiers pour, non seulement assurer la visibilité de nos partis et regroupements politiques respectifs, mais également pour des contacts avec nos électeurs potentiels au travers notamment des harangues et autres mobilisations et sensibilisation à voter pour nous le 20 décembre prochain », ont-ils soutenu.

A cette occasion, ils ont exhorté  leurs autorités morales et responsables de leurs formations politiques  à leur envoyer de l’argent pour leur permettre de battre campagne avec facilité.

Campagne électorale  dans le calme à Bukavu

Dans le Sud-Kivu, différents candidats députés nationaux, provinciaux et conseillers municipaux de la ville de Bukavu (Sud-Kivu) dans l’est de la République démocratique du Congo s’activent pour participer, dans le calme, à la campagne électorale lancée depuis dimanche sur toute l’étendue du territoire national.

« Différents candidats s’affichent souvent seuls, d’autres associent à leurs images celles des candidats président de la République qu’ils soutiennent ou encore les images de leurs autorités morales, sans polémiques. Néanmoins, les effigies de différents candidats président sont de moins en moins visibles au niveau du centre-ville »,a fait savoir un observateur.

 « Les poteaux de la SNEL, les murs, les enclos, les écrans géants, les panneaux d’affichage et autres espaces exposés au public sont remplis des affiches imprimées à différents formats et qui reprennent les images des différents candidats, leurs numéros de vote, leurs identités ainsi que leurs slogans de campagne »., a-t-il ajouté.

Des caravanes motorisées, animées tambour battant et effigies de différents candidats font le tour de différentes artères de la ville appelant au vote de ces derniers.

Mbuji-Mayi : début timide de la campagne

A Mbuji-Mayi, les candidats à la députation nationale et provinciale, et aux élections municipales au Kasaï Oriental, dans centre de la République démocratique du Congo, traînent encore pour débuter la campagne électorale.

Il s’observe l’installation de quelques affiches et calicots des candidats, de manière timide, par des sympathisants des partis et regroupements politiques habillés en Tshirts et képis sur la voie publique, en attendant d’envahir les places publiques et autres grands espaces.

« Nous avons déjà arrêté des stratégies de campagne électorale dans notre état-major, et ce que nous faisons présentement, c’est ce que prévoit notre chronogramme. Nous ne voulons pas nous fatiguer avant l’heure», a déclaré John Kasongo, sympathisant d’un candidat.

La présence des policiers à de grands carrefours et des points chauds de la ville de Mbuji-mayi impressionne.

 « Ce déploiement est consécutif à la sécurisation du déroulement non seulement de la campagne électorale, mais aussi des élections proprement dites pour barrer la route à l’intolérance politique, à la haine tribale et autres antivaleurs durant cette période cruciale », a déclaré un commissaire supérieur de la police.

Kwilu : démarrage timide à Kikwit

Quant à la ville  de Kikwit, au Kwilu, sud-ouest de la République démocratique du Congo, la campagne électorale connait depuis dimanche un démarrage timide .

« Cette timidité de la campagne se justifie par le retard de financement qui doit provenir de nos hiérarchies politiques respectives pour nous permettre de nous lancer dans cette opération qui a démarré depuis dimanche », a déclaré un candidat approché par l’ACP.

La plupart des candidats disent être déjà sur le terrain en utilisant d’autres méthodes notamment les réseaux sociaux, le contact personnel, la sensibilisation de porte à porte, la visite dans des sites ciblés, à savoir : les églises, le regroupement mutuel et les associations.

 « Nous attendons l’arrivée de nos chefs de partis à Kikwit pour qu’ils lancent officiellement la campagne pour nos partis politiques », disent certains.

La ville de Kikwit compte trois sièges au niveau national et quatre au niveau provincial.

A Kananga,   l’affichage des effigies des candidats à la présidentielle, aux législatives et aux provinciales du 20 décembre, a été visible sur certaines parties de principales artères de la ville.

« Ce moment était plus attendu contrairement aux marchands d’illusion qui n’y croyaient pas », a déclaré Remy Ntumba, un  analyste politique.

Et d’ajouter : « le lancement de la campagne électorale a porté un démenti sanglant à ceux d’entre les compatriotes qui s’attendaient à un glissement, alors que le train des élections avait déjà démarré ».

Des drapeaux des partis politiques de l’union sacrée de la nation surtout de même que des banderoles et les panneaux géants des candidats appelant à leur élection ont jonché les artères principalement aux endroits les plus fréquentés.

Bon nombre d’entre des candidats ont pris d’assaut les réseaux sociaux et les médias audiovisuels pour mobiliser l’électorat en leur faveur.

Cette campagne électorale a démontré jusqu’ici les moyens encore limités de la plupart des candidats en attendant des ressources de leurs directoires politiques.

Par ailleurs, des cultes et des séances des prières ont été mises à contribution pour le déroulement dans la sérénité, la paix, la tranquillité et la tolérance politique en cette phase du processus électoral. ACP/

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