Kinshasa, 1er juillet 2024 (ACP).- 64 ans après l’accession de la République démocratique du Congo (RDC) à la souveraineté nationale et internationale, les efforts doivent être engagés pour transformer localement et prendre notre juste part dans la chaîne de production de valeurs, a souligné dimanche le directeur général de l’Agence congolaise de presse, au cours d’une émission sur la chaîne YouTube Zoom-éco.
« Nous ne sommes pas engagés dans cette dynamique de valorisation de la chaîne de valeurs, car nous sommes encore pris dans la logique léopoldienne qui consiste à collecter pour exporter. Heureusement, avec le Président Tshisekedi et les nouveaux métaux stratégiques, il a été souligné que la transformation doit se faire localement. Lorsque nous parviendrons à transformer localement et à prendre juste part dans la chaîne de production de valeurs, en nous concentrant d’abord sur les besoins de l’économie locale (…), en ce moment-là, nous pourrons parler d’une véritable économie et produire des richesses », a déclaré Bienvenu-Marie Bakumanya, directeur général de l’Agence congolaise de presse.
« Dans notre vision de l’économie, tout est orienté vers l’extérieur. Aujourd’hui, les richesses proviennent des valeurs ajoutées », a-til ajouté, avant de préciser que les véritables pôles de richesse, là où la population dispose de certains revenus, se trouvent au niveau des points d’entrée et de sortie, notamment les postes douaniers. Le directeur général de ce média public est, par ailleurs, convaincu qu’il est tout à fait possible de mettre en place des infrastructures de communication permettant d’intégrer le marché de la RDC, de sorte que les produits du Grand-Equateur puissent être consommés au Grand-Katanga et au Grand-Kasai, et que ceux du Grand-Kasai soient consommés dans la province orientale, de Matadi à Kinshasa.
« Si on parvient à réaliser cela, nous aurons réussi à garantir l’indépendance économique du pays », a-t-il renchéri. Il a, à cet effet, plaidé pour laresponsabilisation de l’élite, afin de changer la donne en matière d’indépendance économique en République démocratique du Congo. « En 1960, tout le monde s’est lancé dans la conquête de l’indépendance politique, mais l’indépendance économique a été négligée, confiée à des acteurs secondaires. Même après 64 ans, nous ne nous investissons pas suffisamment pour prendre possession de notre marché local et intégrer notre économie, afin de générer des richesses pour le pays. Tant que nous continuons à nous contenter de miettes, c’est-à-dire de la misère et de la pauvreté, nous serons confrontés à des difficultés perpétuelles car, les ressources sont très limitées et chacun croit que l’autre en a un peu plus », a-t-il conclu.
ACP/C.L.