Kinshasa, 09 novembre 2024 (ACP).- « Emprunts latins au Grec et quelques mots grammaticalisés dans les cinq premiers livres de « la Cité de Dieu » de Saint Augustin », tel est le sujet d’une thèse doctorale soutenue samedi à l’Université pédagogique nationale (UPN) à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
« Le latin, langue indoeuropéenne, s’est imposé plusieurs siècles durant comme l’une des meilleures langues, avant que le vent qui a secoué, puis effrité le grand empire romain, ne mette également un frein au parcours de la langue de Rome. Mais, avant la chute de ce grand empire, le latin, langue de tous les territoires du monde romain, a pris aux autres langues de l’époque des mots qu’il a intégrés dans son système », a déclaré le chef de travaux Mpadi Lumbika, auteur de ladite thèse.
« Notre travail, consacré aux emprunts latins, a traité en deux parties leur adhésion et évolution. La première partie a traité principalement des éléments linguistiques, notamment phonologiques et morphologiques qui ont accompagné leur intégration », a-t-il ajouté.
Selon le récipiendaire, la recherche a également eu pour objet de montrer que la langue, élément essentiel dans la vie humaine et sociale, se nourrit des emprunts, fruit du contact avec d’autres langues. C’est le cas notamment de la langue latine.
En effet, l’Empire romain, dont les limites avaient débordé les continents, s’est étendu jusqu’en Afrique et en Asie. Sa grandeur, résultat des conquêtes à travers le temps et l’espace, lui a assuré une puissance économique, politique et militaire de l’époque, mais a également permis des échanges fructueux entre le latin et les langues autochtones, en particulier le grec.
« La langue vit des emprunts, de même que plusieurs réalités humaines et sociales. Ce phénomène, aussi vieux que le monde, a touché et continue à toucher toutes les langues du monde », a dit le chef de travaux Mpadi Lumbika.
Composée entre 412 et 426 après Jésus-Christ, La Cité de Dieu (en latin De civitate Dei), œuvre magistrale de Saint Augustin, évêque d’Hippone dans l’actuelle Algérie, est une réponse aux multiples et incessantes attaques verbales ou agressions des chrétiens par les païens.
Cette thèse, dirigée par le Pr Jean-Baptiste Nsuka, a valu à son auteur le grade de docteur en Lettres et civilisations latines, avec la mention « grande distinction ».
ACP/C.L.