Kinshasa, 08 avril 2025 (ACP).- Faire de l’éducation un levier de transformation pour la République démocratique du Congo a été préconisé mardi, par la ministre de l’Education nationale, lors de la présentation du rapport d’activités de son ministère intitulé «Bilan et perspectives de juin 2014 à février 2025», à Kinshasa.
«S’agissant de l’éducation en situation d’urgence face aux crises sécuritaires, humanitaires et environnementales;
De nombreux enfants ont été déplacés ou déscolarisés, des victimes des catastrophes naturelles et de guerre installées dans des écoles qui ne sont même pas adaptées pour ces situations. Pour chaque enfant, chaque enseignant, chaque citoyen, ensemble faisons de l’éducation un levier de transformation pour la RDC», a dit Raïssa Malu, ministre de l’Education nationale et nouvelle citoyenneté.
Au cours de cette présentation, elle a énuméré plusieurs difficultés liées à son secteur, notamment la pression budgétaire et les conflits liés à la guerre d’agression dans l’Est de la RDC, où de nombreux enfants sont déscolarisés.
«Nous avons rencontré beaucoup de défis, notamment la pression budgétaire accrue, la bureaucratie trop lourde et une gestion administrative encore peu digitalisée, mais aussi et surtout des conflits avec la guerre à l’est, des urgences sanitaires et climatiques récurrentes, la résistance au changement, notamment dans l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC)», a-t-elle martelé.
Pour la ministre de l’Education nationale, il faut détruire le mythe qui veut qu’il suffit de construire plusieurs écoles et d’engager des enseignants pour améliorer l’accès à l’éducation pour tous.
«Il faut plutôt apprendre autrement; c’est-à-dire développer d’autres formes d’éducation, notamment au niveau des centres de formation professionnelle et de l’enseignement à distance, en tenant compte des réalités de la République démocratique du Congo», a précisé Raïssa Malu.
Mis en place d’une commission paritaire pour le suivi des engagements de Bibwa
«Il faut gouverner autrement. Nous avons mis en place une commission paritaire, une commission interministérielle pour le suivi des engagements de Bibwa. Il s’en est suivi des nominations et mises en place pour une meilleure gestion éducative, de la coordination des projets éducatifs ainsi que le
logiciel de gestion des missions d’itinérance des inspecteurs et le canevas informatisé», a indiqué la ministre Malu.
Elle a fait savoir, en outre, que le pays a besoin d’écoles plus adaptées, et d’élaborer de nouvelles normes d’infrastructures pour les établissements scolaires. Elle a aussi évoqué la mise sur pied d’une commission interministérielle chargée de l’éducation inclusive, une stratégie nationale de l’alimentation scolaire pour la mise en place des cantines scolaires, un repas équilibré et le renforcement d’un certain nombre d’apprentissages.
«Nous avons amélioré la qualité de l’enseignement, organisé des ateliers pour les éducateurs du préscolaire, lancé un réseau d’écoles de proximité au secondaire avec un recrutement basé sur le mérite, investir dans l’enseignant et l’inspecteur», a révéléla ministre de l’Education.
«De la nouvelle citoyenneté, nous formons des citoyens, pas seulement des élèves, c’est pourquoi nous avons instauré le serment du citoyen dans toutes les écoles avec
le retour du « Salut au drapeau » et de l’Hymne national, aussi la
création de la commission interministérielle pour la promotion de la nouvelle citoyenneté, mais également la
mise en place de comités d’élèves pour la gouvernance scolaire participative», a-t-elle ajouté.
De leur côté, les élèves du collège Boboto ont, au nom de tous leurs condisciples de la RDC, formulé le vœu à la ministre d’améliorer les conditions socio-professionnelles de l’enseignant congolais.
«Enfin, l’œuvre de l’éducation étant d’abord une œuvre humaine, l’homme congolais qui pilote cette œuvre, c’est-à-dire l’enseignant debout, comme celui qui est assis, s’adonnera davantage à l’amélioration de notre système éducatif car le gouvernement et toutes les autorités de notre pays s’appliqueront à améliorer les conditions socio-professionnelles de ces héros dans l’ombre», ont-ils déclaré.
ACP/ODM