Kinshasa, 15 juin 2025 (ACP).- Investir dans les infrastructures, l’éducation et la santé rend la vie rurale plus attrayante, a indiqué samedi la coordonnatrice d’une Asbl, lors du premier forum sur l’exode rural dans la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, tenu à l’Université protestante au Congo(UPC), dans la capitale congolaise.
« Investir dans les infrastructures, l’éducation et la santé rend la vie rurale plus attrayante, réduisant ainsi les départs vers les centres urbains. La stimulation de l’économie locale et la promotion des produits locaux dynamisent l’économie rurale. Cela encourage les habitants à investir et à entreprendre sur place », a déclaré Clotilde Tendele, coordonnatrice de l’Asbl « Le monde rural ».
« Les coopératives agricoles renforcent la cohésion sociale et la solidarité. Les populations sont, de ce fait, davantage enclines à rester dans leurs provinces d’origine », a-t-elle ajouté.
Mme Tendele a fait savoir que les infrastructures routières, énergétiques et les entrepôts sont insuffisants, et cela entrave l’accès aux marchés ainsi qu’à la conservation des produits. De même, l’accès difficile aux ressources, au financement, aux terres, à l’eau et aux intrants agricoles, freinent considérablement la productivité du secteur.
« Les problèmes institutionnels et humains, l’insécurité, le soutien institutionnel insuffisant et le manque de formation constituent des obstacles majeurs. Les comportements opportunistes et la fraude de certains fournisseurs aggravent la situation, (mais) les opportunités agricoles permettent de réduire le besoin de migrer vers Kinshasa. Les jeunes sont incités à rester dans leurs communautés », a-t-elle insisté.
Les initiatives du Forum sur l’exode rural saluées
Les initiatives du forum sur l’exode rural et ses répercussions sur la ville de Kinshasa ont été saluées par le secrétaire général académique de l’Université protestante au Congo (UPC), Patrick Bakengela.
« Cela peut constituer un défi majeur pour le monde rural. Nous connaissons tous les problèmes liés à l’exode rural, ainsi que les difficultés relatives au développement agricole. Je pense que, pour nous en tant qu’université, cette initiative représente une belle opportunité, tant pour les praticiens, qui possèdent une connaissance concrète du terrain, que pour le monde académique, qui réfléchit souvent à partir de diverses théories. Ensemble, nous disposons ici d’une plateforme qui nous permettra de penser de manière concertée », a déclaré le professeur Bakengela.
« Je formule cependant une recommandation importante : veillons à ce que les résultats de cette journée ne se limitent pas à une simple conférence. Nous nous déclarons entièrement disposés à accompagner les réflexions qui émergeront de ce forum, afin qu’elles puissent aboutir à des résultats concrets, à des recommandations que l’université pourra s’approprier, mettre en œuvre et vulgariser », a-t-il recommandé. ACP/JF