RDC: la communauté internationale exhortée à appuyer la reconstruction de la paix

Kinshasa, 30 mai 2025 (ACP).- La communauté internationale a été exhortée vendredi, à apporter son appui à la reconstruction de la paix en République démocratique du Congo, par la Rapporteure spéciale aux droits de l’homme des Nations Unies, lors d’une conférence à Gombe au nord de Kinshasa.

«A la communauté internationale, je vous exhorte à augmenter votre appui pour la reconstruction de la paix en RDC, nous sommes la voix des personnes déplacées qui demandent respect, sécurité, dignité et aussi des outils pour se reconstruire. Au monde, nous faisons appel à la solidarité de principe durable, il faut une réponse dans le bon sens», a déclaré Paula Gaviria Betancur, Rapporteure spéciale aux droits de l’homme des Nations Unies.

«Nous voulons une résolution positive, le désir de paix, la RDC doit poursuivre le dialogue, car c’est la caractéristique du pays pour aspirer à la paix. Au peuple Congolais, votre courage et votre résilience sont visibles. La diversité de la RDC représente tout son pouvoir, mais malheureusement cette diversité fait l’objet de conflits fonciers et autres», a-t-elle ajouté.

Selon bon nombre des rapports, a rappelé la Rapporteure spéciale, les groupes armés dont le M23 et l’AFC sont soutenus par le Rwanda, et qu’il est difficile de demander au Gouvernement de garantir la sécurité de la population dans les zones qui sont contrôlées par ces rebelles.

«Mais au nom du principe directeur de droit international, les États sont responsables, le Gouvernement demeure responsable de ces situations. Le monde a les yeux tournés vers la RDC qui reconnaît l’ampleur de la crise, crise de liquidité avec la fermeture des banques. Il y a une responsabilité du Gouvernement bien que 50% de ces déplacés se trouvent à l’est», a indiqué Paula Gaviria. 

Elle a précisé que sa mission s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la situation des droits de l’homme en RDC afin de reformuler des recommandations.

«La RDC connaît la crise la plus complexe au monde avec plus de sept millions des déplacés à l’intérieur du pays. Cette crise s’aggrave avec les violences intercommunautaires et les groupes armés dont le M23/AFC et autres soutenus par le Rwanda. Les déplacés sont dans les souffrances et ont besoin de sécurité et dignité en vue de recouvrer une vie humaine et normale dans cette partie du pays où les filles et femmes sont victimes de violation sexuelle, car elles sont utilisées comme outils aux fins de déplacement avec soumission de travail forcé», a déploré la Rapporteure spéciale.

Les groupes armés, principaux auteurs des violences

Par ailleurs, Mme Paula Gaviria a fait savoir que le M23, les groupes armés Mobondo et l’AFC ainsi que le Zaïre, sont les principaux auteurs de ces violences, car ceux-ci obligent les déplacés à retourner dans leurs domiciles sans garantie de sécurité, ni respect des normes, de dignité humaine. La situation est très complexe, avec des écoles et des hôpitaux surpeuplés, sous-financés et mal équipés.

«La situation devient encore plus fragile avec l’arrêt de l’assistance financière des bailleurs de fonds, comme les États-Unis, et la fermeture de l’aéroport de Goma, ce qui complique le travail des humanitaires.  Il faut apporter une réponse urgente, car les déplacés retournent et voient leurs terres occupées, pour ce, les recommandations vont à l’endroit du gouvernement, des groupes armés et de la communauté internationale», a-t-elle martelé.

«Il faut défendre les droits de l’homme et la communauté internationale doit accompagner le gouvernement, les ONG internationales et locales, à cet effet, garantir l’inclusion de tous, dans la prise de décision, reformer la gouvernance financière et garantir la restitution foncière. Les déplacés ont besoin d’appui pour rester sur leur terre et vivre», a insisté la rapporteure.

Le groupe rebelle M23/AFC rappelé dans leurs obligations

«J’ai rencontré Corneille Nangaa et je lui ai dit tout ce que je devais lui dire. Je lui ai rappelé ses obligations en tant qu’autorité de fait, les devoirs de tous les groupes armés non étatiques. Le M23, l’AFC et autres ont l’obligation de protéger les civils, de créer des espaces aux humanitaires pour accompagner les déplacés dans différents sites», a dit Mme Paula Gaviria  

Pour elle, il y a urgence d’accélérer la négociation de paix, seule façon de résoudre cette crise. Cependant, il faut arrêter les attaques perpétrées contre la population civile.

«J’étais très ferme en tant que la voix des déplacés pour réclamer le respect de droit international. J’encourage aussi la démarche de Fonarev qui soutient certaines agences des Nations Unies pour répondre aux victimes de ces violences»,  a martelé Paula Gaviria Betancur.

Paula Gaviria Betancur, Rapporteuse spéciale aux droits de l’homme des Nations Unies de nationalité Colombienne, a tiré RDC. ACP/ODM

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