Kinshasa, 27 décembre 2023 (ACP).- Des victimes d’éboulement de terre dû aux pluies diluviennes se sont comptés du mardi au mercredi dans des communes de Bukavu et Kananga, respectivement dans l’est et au centre de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué des sources officielles.
« 11 personnes ont disparu, dont 5 d’une même famille, lors de la crue des eaux de la rivière Kawa, dans la commune de Kadutu, et 3 autres lors d’un éboulement de terre survenu sur l’avenue Mukukwe dans la commune d’Ibanda, la nuit du 26 au 27 décembre 2023, à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu », a révélé Jean Marie Ndebende, chef du quartier Nkafu.
Selon ce responsable de l’un des quartiers victimes, ce bilan est provisoire car, a-t-il ajouté, « des cas de morts sont aussi signalés sur d’autres avenues notamment à Gyamba/Ibanda, Nyakaliba, Nkafu, Mosala et Kasali, dans la commune de Kadutu ».
Les corps récupérés ont été acheminés à la morgue de l’hôpital provincial général de référence de Bukavu, en attendant le programme d’inhumation.
A Kananga, 22 personnes engloutties
A Kananga, chef-lieu du Kasaï central, après une pluie torrentielle qui s’est abattue pendant toute la journée de mardi, le bilan macabre ce mercredi est déjà de 22 morts et de dégâts matériels considérables.
« Pour le moment nous avons enregistré 21 morts, mais les investigations continuent pour voir s’il y a encore d’autres corps enfouis dans le sol », avait déclaré dans la soirée de mardi le vice-président de l’Assemblée provinciale du Kasaï Central, Marcel Tshipepele.
« A ceci s’ajoutent plusieurs autres dégâts matériels parmi lesquels les maisons d’habitation englouties par les ravins et une église de la place, ainsi qu’une université qui est menacée par une tête d’érosion », a fait savoir le Numéro 2 de l’organe délibérant de cette entité.
Pour Marcel Tshipepele, la cause principale de ce désastre demeure la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville de 4 heures à 17 heures locales. A cela s’ajoutent également, a-t-il dit, « les constructions anarchiques des particuliers ».
Des dispositions ont été prises par le gouvernement provincial « pour inhumer avec honneur les victimes de cette catastrophe naturelle et mettre tout en œuvre pour aider l’église engloutie et préserver l’université menacée », a indiqué le vice-président.
« Il y a eu également débordement des eaux des rivières Tshibashi et Nganza », a ajouté pour sa part Nathalie Kambala, Secrétaire exécutive de l’ONG « Femme main dans la main pour le développement intégral » (FMMD).
La ville de Kananga est ceinturée par plusieurs têtes d’érosions, la plupart de ses quartiers périphériques étant non urbanisés et pleins des constructions anarchiques.
Dans cette ville de plus de 2 millions d’habitants, des espaces jadis non propices à des constructions ont été envahis.
Le phénomène s’est amplifié avec le mouvement Kamuina Nsapu(2013)qui a causé mort et désolation dans les villages de l’Espace Kasaï.
Un scientifique approché par l’ACP a quant à lui imputé toutes ces catastrophes prioritairement aux changements climatiques qui rendent vulnérables notre environnement
La partie orientale du pays est particulièrement frappée par ce phénomène
On se rappelle encore du drame de Kalehe et des crues de rivières suivies d’inondation à Uvira, Kisangani etc
Kinshasa n’est pas épargnée. Des ravins, des crues des rivières et des inondations frappent la capitale à chaque tombée de la pluie.
ACP/