RDC : le rapport sur l’état de préparation à l’intelligence artificielle validé à Kinshasa

Kinshasa, 19 juin 2025 (ACP).- Le rapport national sur l’état de préparation à l’intelligence artificielle (IA) en République démocratique du Congo a été officiellement validé jeudi à Kinshasa, à l’issue d’une cérémonie organisée par la Commission nationale pour l’Unesco, en partenariat avec le ministère des Postes, télécommunications et du numérique.

« Ce document stratégique, élaboré depuis décembre 2022 à travers un processus participatif et inclusif, dresse un diagnostic complet des forces, faiblesses, opportunités et menaces liées à l’adoption de l’IA en RDC. Il s’appuie sur une analyse pluridimensionnelle couvrant les domaines juridique, technique, éducatif, économique et culturel », a déclaré Meshia Cédric Oveneke, expert principal du rapport.

Dans son exposé, le professeur Oveneke, également directeur technique de l’entreprise Noetex, qui a présenté ce rapport, a résumé trois axes majeurs du document. « Le premier est l’enjeu. La RDC, dotée de ressources naturelles essentielles à l’IA, doit intégrer cette technologie de manière éthique. Le second, c’est le diagnostic actuel de notre position sur les plans économique et industriel. Enfin, des recommandations concrètes ont été formulées pour structurer une vision nationale durable », a-t-il précisé.

Le ministre des Postes, télécommunications et du numérique, Augustin Kibassa Maliba, a, pour sa part, souligné la compatibilité de ce rapport avec la vision du Chef de l’État, celle de faire du numérique un pilier du développement. « Ce travail s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique horizon 2025, qui intègre déjà des dispositions sur l’intelligence artificielle dans le Code du numérique », a-t-il déclaré, avant d’endosser officiellement le document au nom du Gouvernement.


Présent à cette cérémonie, le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Gilbert Kabanda, a appelé à la création d’un fonds national de recherche dédié à l’IA. « C’est un domaine stratégique qui doit mobiliser les scientifiques et tous les membres du Gouvernement », a-t-il insisté.


De son côté, la ministre déléguée aux Affaires étrangères, Mme Bestine Kazadi, a par une projection vidéo, salué l’engagement multisectoriel en faveur de ce processus, notamment celui de l’Unesco.

Le rapport, une étape vers « une IA inclusive et responsable »

Prenant la parole, le représentant de l’Unesco en RDC, Isaias Barreto da Rosa, a exprimé sa satisfaction quant à la finalisation de ce rapport. Il a rappelé que cette évaluation s’appuie sur la méthodologie Ram, un outil conçu pour aider les États à mesurer leur degré de préparation à une « IA » éthique, dans le cadre de la Recommandation adoptée à l’unanimité en 2021 par les 193 États membres de l’Unesco. « Ce rapport n’est pas une fin en soi, mais une étape vers une IA inclusive, responsable et centrée sur l’humain », a-t-il souligné.

Par ailleurs, plusieurs cas d’usage ont été évoqués, notamment dans la santé, avec le diagnostic à distance, dans l’agro-industrie, l’élevage, l’inclusion financière rurale et la transformation industrielle, où l’intelligence artificielle pourrait constituer un levier puissant de développement économique et social.

ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet