RDC-République du Congo : démarquer la frontière pour mieux contrôler les mouvements des populations

Kinshasa, 1er octobre 2024 (ACP).- Les travaux de démarcation de la frontière commune entre la République démocratique du Congo et la République du Congo a  pour finalité de mieux contrôler les mouvements des populations, a indiqué le vice-Premier de l’Intérieur et sécurité congolais à l’ouverture de ces travaux lundi à Kinshasa.

« L’exercice de démarcation n’est pas destiné à construire des murs pour séparer les populations qui vivent le long de la frontière commune où bon nombre ont des liens de famille. Il a cependant, pour finalité de montrer d’une manière permanente la limite de séparation de la souveraineté de deux États sur le terrain de manière à permettre de mieux contrôler les mouvements des populations et assurer une bonne administration des territoires respectifs de manière à permettre aux administrations de ces deux pays de mieux contrôler les mouvements des populations et assurer une bonne administration des territoires respectifs », a déclaré Jacquemain Shabani, ministre de l’Intérieur et Sécurité à l’ouverture de la 9ème  session de la commission technique mixte en matière des frontières entre la RDC et la République du Congo.

Pour lui, c’est de cette manière qu’il sera possible de réduire les incidents le long de la frontière commune et aussi de promouvoir les activités économiques et la coopération transfrontalière. Jacquemain Shabani a rappelé que l’objectif de cette session se focalise donc sur la réception du rapport de construction des bornes sur 20 kilomètres dans la région de Manyanga et la programmation de la poursuite des travaux sur 150 kilomètres en vue du délai butoir fixé à l’an 2027 pour que les frontières interafricaines soient délimitées et démarquées.

« Aussi, concernant la poursuite de l’exécution de la feuille de route arrêtée par la commission technique des experts et particulièrement le budget de démarcation des 1550 kilomètres, mon gouvernement s’emploie à sa mise en œuvre », a-t-il rassuré, avant de signifier que les deux pays partagent une frontière commune longue de 1550 km dont 350 de frontière terrestre et 1200 de frontière liquide sur le fleuve Congo et la rivière Ubangi.

Cette frontière, a dit Jacquemain Shabani, est régie par le protocole délimitant les frontières entre l’Etat indépendant du Congo et les possessions françaises dans la région de Manyanga le 22 novembre 1885, précisant qu’elle est démarquée en partie dans cette région de Manyanga selon le procès-verbal des travaux de la commission de bornage de la frontière Franco-Belge du 18 septembre 1954.

« Cette démarcation  reste inachevée et il sied de rappeler que dans le but de parachever les travaux de démarcation, la commission technique entre la République démocratique du Congo et la République du Congo avait effectué du 25 mai au 5 juin 2022, les travaux de reconnaissance couplés à la sensibilisation de la population sur 170 km de cette frontière terrestre de ladite région allant de ‘’Ndandanga’’ à ‘’Kingoyi’’ en RDC et de ‘’Tombo Manyanga’’ à ‘’Bikumbi’’ en République du Congo, tronçon qui a constitué la première phase des travaux sur 20 kilomètres », a-t-il rappelé.

Me Shabani a rendu hommage aux Présidents de la RDC Félix Tshisekedi et de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso, pour leur leadership et efforts inlassables de privilégier le dialogue et la concertation en vue de réguler tous différends qui peuvent surgir entre les deux États.

La démarcation de la frontière commune, une exigence de longue date de l’U.A

« La démarcation de nos frontières communes afin de les rendre visibles là où elles ne sont pas encore, constitue une exigence de longue date de l’Union africaine. Il ne s’agit pas de créer des frontières, mais de faire de ces frontières des passerelles, des espaces communs de coopération transfrontalière où devraient se développer les échanges commerciaux », a souligné Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’Intérieur et décentralisation de la République du Congo.

Selon lui, cette coopération transfrontalière nécessite l’établissement d’un cadre juridique bilatéral.  A cet effet, Raymond Zéphirin Mboulou a remercié le gouvernement de la RDC qui, pour lui, accorde une importance constante aux questions de frontières, notamment par l’organisation de ces assises consacrées à la délimitation, démarcation et réaffirmation de la frontière commune. 

Les travaux de la 9ème session de la commission Technique Mixte sur la délimitation et la démarcation des frontières de la RDC et la République du Congo vont durer deux jours. Pendant les deux jours, des experts de deux pays vont travailler d’arrache-pied sur des questions relatives à la délimitation, la démarcation et la coopération transfrontalière. ACP/C.L.

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