Kinshasa, 9 février 2025 (ACP).- Un mécanisme pour l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat et la réouverture de l’aéroport de Goma au Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), est attendu sous cinq jours concernant le conflit RDC-Rwanda, selon le communiqué final d’un sommet de Chefs d’État africains tenu samedi à Dar es Salaam (Tanzanie).
« Le sommet conjoint a chargé les chefs d’état-major de l’EAC et de la SADC de se réunir dans un délai de cinq (5) jours et de fournir des directives techniques pour (…) l’instauration d’un cessez-le-feu et la cessation des hostilités, immédiates et sans conditions (..), ainsi que la réouverture de l’aéroport de Goma », a-t-on lu dans le document sanctionnant la fin du Sommet conjoint des Chefs d’État de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe (SADC) et de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC).
Pris par divers dossiers urgents, le Président de la RDC, Félix Tshisekedi y a participé par visioconférence. Il a été représenté sur place par la Première ministre Judith Suminwa.

Une attitude de la Première ministre Judith Suminwa lors du Sommet
D’après le communiqué, les responsables militaires de l’EAC et de la SADC devront aussi fournir des orientations techniques sur « l’élaboration d’un plan dispositif de sécurisation de Goma et des zones environnantes », ainsi que sur « l’acheminement d’une assistance humanitaire, y compris le rapatriement des dépouilles et l’évacuation des blessés ».
Il en est de même de l’ouverture des principales routes d’approvisionnement, notamment Goma-Sake-Bukavu ; Goma-Kibumba-Rumangabo-Kalengera-Rutshuru-Bunagana et Goma-Kiwanja-Rwindi-Kanyabayonga-Lubero, y compris la navigation sur le lac Kivu entre Goma et Bukavu.
Exécution d’un plan de retrait des forces étrangères en RDC

En outre, les Chefs d’État participants ont ordonné l’élaboration et l’exécution, sans délai, des modalités de retrait des « forces armées étrangères non invitées » du territoire de la République démocratique du Congo.
« Le sommet a ordonné que des modalités de retrait des forces armées étrangères non invitées du territoire de la RDC soient élaborées et mises en œuvre », a-t-on également lu.
En ce qui concerne la présence présumée des FDLR sur le sol congolais, le Sommet conjoint a exigé la mise en œuvre du Concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé de neutralisation des milices FDLR et la levée des « mesures défensives » du Rwanda ainsi que le désengagement de ses forces de la RDC.
« Le sommet conjoint a appelé à la mise en œuvre du Concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et à la levée des mesures défensives du Rwanda/au Désengagement des forces de la RDC comme convenu dans le processus de Luanda », a indiqué le document, précisant la tenue dans trente jours d’une réunion conjointe des ministres de l’EAC et de la SADC, pour délibérer sur le rapport de la réunion conjointe des chefs d’état-major sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités.
Un carnage estimé à plus de 3.000 morts (bilan provisoire) a été opéré depuis deux semaines par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23, dans la ville de Goma, lors des affrontements avec l’armée congolaise, rendant délétère la situation humanitaire des populations innocentes.
Retrait inconditionnel de l’agresseur rwandais
Au cours des discussions à huis clos, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a exigé un cessez-le-feu immédiat, la condamnation du Rwanda pour son invasion de la ville de Goma, le retrait immédiat des troupes rwandaises des localités congolaises qu’elles occupent illégalement, la réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire en faveur des populations, et la restitution de la ville aux mains des autorités congolaises officiellement établies.
Les résolutions de ce mini-sommet viennent s’ajouter aux victoires diplomatiques de la RDC décrochées, vendredi 7 février à Genève en Suisse, à la session extraordinaire du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies sur la situation de la RDC, et à Malabo en Guinée équatoriale, pour le compte d’une réunion de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC).
ACP/