Kinshasa, 13 janvier 2023 (ACP).- 14 bases de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) seront cédées à l’armée congolaise après le retrait des contingents onusiens, a soutenu la cheffe de la Monusco lors d’une conférence mixte samedi à Kinshasa.
« 14 bases de la Monusco seront cédées aux forces de défense de la République démocratique du Congo après le retrait. C’est une stratégie mise en place après entente entre les deux parties en vue de la protection des déplacés qui se retrouvent dans lesdites bases », a déclaré Mme Bintou Keita. La cheffe de la Monusco l’a dit en réponse à une question de l’Agence congolaise de presse (ACP) sur le transfert de la logistique de la Mission onusienne.
« Le désengagement de la Monusco se fera en trois phases, en commençant par le Sud-Kivu », a-t-elle ajouté.
« La base de la Monusco de Kamanyola, dans le Sud-Kivu, sera fermée au mois de février, après celles de Butembo et Lubero (Nord-Kivu) déjà fermées en 2023 », a expliqué en outre la cheffe de la Monusco.
« Je salue la volonté des autorités congolaises de faire du désengagement de la Monusco, un modèle de transition réussie d’une opération de maintien de la paix des Nations-Unies », a dit Bintou Keita qui a rassuré de ne ménager aucun effort en vue de mener à bien ledit processus.
« Pour la première fois, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte un mandat qui demande à la Monusco d’entamer un retrait de la RDC. C’est un moment historique. Nous ne ménagerons aucun effort avec nos partenaires congolais afin de mener à bien ce processus », a affirmé la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC.
De son côté, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula a fait savoir que le retrait de la Monusco avait déjà démarré. « Nous sommes à la phase du retrait de la Monusco à travers la mise en œuvre du plan de désengagement avalisé par l’ONU. Le retrait a commencé », a-t-il déclaré.
« Le retrait de la Monusco du territoire congolais est séquentiel sur l’ensemble de l’année 2024. La première phase va du mois de janvier jusqu’au mois d’avril, et après nous procéderons à l’évaluation », a précisé le vice-Premier ministre Lutundula dans le débat qui a suivi la conférence mixte RDC-Monusco.
Pour le chef de la diplomatie congolaise, « le retrait de la Monusco n’est pas la fin de la guerre ni de la crise sécuritaire en République démocratique du Congo ».
Un modèle de transition réussie
Les Nations unies et la République démocratique du Congo ont, par ailleurs, réitéré leur engagement à faire du retrait de la Monusco un « modèle de transition réussie » d’une opération de maintien de la paix.
« Nos équipes ont travaillé en synergie, (…) elles ont produit un plan de désengagement pour un retrait progressif, responsable, honorable et exemplaire de la Monusco et fixé les modalités de transfert progressif des tâches de la Monusco au Gouvernement congolais. Le Conseil de sécurité a endossé ce plan et nous allons mettre en œuvre ensemble cette stratégie de désengagement pour matérialiser la vision du Chef de l’État de faire le retrait de la Monusco, un modèle de transition d’une opération de paix des Nations Unies », a déclaré le vice-Premier ministre Lutundula.
Le 19 décembre 2023, le mandat de la mission onusienne en RDC a été renouvelé à l’unanimité, par le Conseil de sécurité des Nations Unies, pour un an, avec comme principal axe le démarrage du désengagement de la mission. Ce désengagement se fera en trois phases distinctes, conformément au plan co-signé le 21 novembre 2023 par Christophe Lutundula, vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères, et Mme Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la Monusco. ACP / KKP