Kinshasa, 6 avril 2025 (ACP).- La recherche de la cohésion nationale entre acteurs sociopolitiques de la République démocratique du Congo, ne doit pas constituer un moyen de laver les Congolais, auteurs des massacres de leurs compatriotes, selon un collectif d’organisations de la Société civile, vendredi aux Consultations politiques, à Kinshasa.
« Nous en tant que société civile parlant au nom des familles qui ont perdu les leurs, devant la gravité des faits, parce qu’il y a des viols qui sont terribles et qui choquent, alors nous pensons que tout congolais épris de paix doit faire en sorte qu’on ne puisse pas laisser impunis ces hommes, pour ne pas que la cohésion nationale soit considérée comme une façon de dire aux gens voilà vous avez tué et tout ça s’est passé, venez on va vous donner maintenant le pouvoir », a déclaré Christopher Ngoy, chef de la délégation du Collectif des organisations des droits humains.
« Aujourd’hui tout le monde sait qu’il y a des sanctions qui tombent, nous société civile nous avons demandé qu’on sanctionne ceux qui ont tué les congolais, ceux qui pillent le pays, des sanctions tombent. Aller à un dialogue qui s’apparente à une activité qui consiste à absoudre tous ces gens qui ont tué les congolais, pousserait d’autres à entreprendre ce genre d’action. Alors nous voulons que de ce côté-là qu’il y ait une démarcation », a-t-il renchéri.
Christopher Ngoy qui a salué la convocation de ces consultations par le Président de la République, a affirmé que des valeurs telles que l’unité nationale et la cohésion nationale, qui d’après lui, sont consolidées au niveau de la population.
« Le peuple est déjà uni, si ce n’était pas cette propensions à récuser cette balkanisation, je crois que ce pays serait déjà balkanisé, c.à.d. si ça ne dépendait que des politiciens, le pays serait balkanisé. Le peuple a refusé et continue à refuser, c’est cette résistance qui lui vaut tout ce qu’il est en train de subir sur terrain », a-t-il soutenu.
« Nous pensons que le peuple lui , est déjà en cohésion avec le Président de la République sur terrain avec la campagne de sensibilisation par rapport à ce qui se passe dans l’Est, c’est pourquoi vous nous voyez avec des bandeaux rouge qui symbolisent le sang de 60 millions de litres des congolais qui ont été versé et jusqu’aujourd’hui on continue à tuer. Alors il est très important que le congolais en soit conscient et que le prochain gouvernement puisse mettre fin définitivement à cette affaire », a-t-il ajouté.
Etablir une loi du Gouvernement
En ce qui concerne la formation du gouvernement d’union nationale, la délégation de la Société civile recommande comme mission première à cette équipe, de terminer la guerre et surtout d’établir une « loi du gouvernement », opposable à tous.
« Pour terminer la guerre, pour laquelle le peuple paye un lourd tribut depuis 30 ans, il faut qu’on y mette des énergies et qu’on y mette aussi la volonté. Pour ce faire tout doit être consigné dans la loi du gouvernement, c’est une ordonnance qui va porter sur l’organisation de ce gouvernement. C’est ce logiciel-là qui va déterminer le rapport entre les ministres, qui va déterminer la cohérence de tout le gouvernement par rapport à l’action qui lui incombe », a insisté Christopher Ngoy.
ACP/C.L.