Bruxelles, 14 mars 2023 (ACP).- La République démocratique du Congo et la Belgique doivent avoir de l’ambition pour croire en un avenir prometteur, a affirmé mardi M. Johan Swinnen, ancien ambassadeur de Belgique à Kinshasa.
« Il faut de l’ambition pour croire en un avenir prometteur, de la compréhension positive entre Congolais et Belges dans le respect de la dignité de l’autre », a déclaré M. Swinnen, au cours d’une conférence organisée par l’asbl « Mémoires du Congo », au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) à Tervuren, près de Bruxelles, sur le thème « Passé colonial et avenir des relations belgo-africaines : réflexions et prospectives d’un ancien diplomate ».
M. Johan Swinnen a proposé quelques « ingrédients», dont les relations biologiques, les « ambitions partagées et un regard sévère et objectif sur le passé colonial».
Selon le conférencier, le passé colonial ne peut servir d’alibi pour justifier les manquements d’aujourd’hui. Il a déploré l’échec de la Commission parlementaire belge sur le passé colonial, qui n’a pu trancher la question des excuses de la Belgique à la RDC, dénonçant une « approche unilatérale et idéologique » dans le chef de certains membres belges de la commission et de certains éléments de la diaspora congolaise, et relevant « l’absence de nuances » dans leur analyse de la situation.
L’ancien diplomate a toutefois noté des points positifs dans le travail de cette commission, notamment l’amnistie pour Simon Kimbangu, la réparation administrative pour les métis, la restitution des objets d’art congolais, la décolonisation de la coopération au développement, le retour des entreprises belges en RDC et le combat contre le racisme.
« Augmenter » la présence des PME belges en RDC
Pour renforcer les relations entre les deux pays, il a estimé que la Belgique devrait privilégier et augmenter sa présence en RDC, notamment par les petites et moyennes entreprises (PME), car il y existe un énorme potentiel. Il a aussi suggéré le renforcement de la diplomatie parlementaire et académique, la facilitation de l’octroi des visas, ainsi que l’installation, par la Flandre à Kinshasa, d’un centre culturel équivalent au Centre Wallonie-Bruxelles.
M. Swinnen a émis le souhait que les Belges connaissent la « dimension africaine d’un monde multipolaire». Il a plaidé, en outre, pour l’augmentation du nombre des consuls honoraires qui, sans être des diplomates de carrière, facilitent les contacts entre citoyens des deux pays. Il a aussi souligné le rôle de la Belgique dans la région des Grands lacs sur la question sécuritaire, pour mettre fin au conflit et ramener la paix dans l’Est de la RDC.
Revenant sur la question des excuses, et après avoir rappelé les « regrets » du Roi Philippe lors de sa visite en RDC, Johan Swinnen a estimé que les deux parties devraient « travailler davantage pour trouver une formule de compromis », se prononçant pour des « excuses spécifiques », car, selon lui, le « le moment n’est pas mûr pour des excuses générales ».
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