Sénégal : les avocats d’Ousmane Sonko annoncent un recours

Kinshasa, 7 janvier 2024 (ACP).- Les avocats de l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, ont annoncé un recours devant la cour suprême après l’invalidation de la candidature de leur client.

« Au Sénégal, la bataille judiciaire se poursuit autour de la candidature d’Ousmane Sonko. Après l’invalidation de sa candidature, ses avocats ont annoncé des recours devant la Cour suprême et le Conseil constitutionnel », a indiqué la source.

Vendredi 5 janvier, le Conseil Constitutionnel a rejeté la candidature de l’opposant sénégalais à la présidentielle. Une décision à la suite de celle de la Cour suprême, qui, la veille, a confirmé la condamnation prononcée en mai dernier par la cour d’appel à six mois de prison avec sursis pour diffamation face au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.

Pour sa part, la Cour suprême sénégalaise a confirmé, tard dans la soirée ce jeudi 4 janvier, la condamnation de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation. Une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle du 25 février prochain.

L’annonce a été faite par le juge Abdourahmane Diouf et confirmée par deux avocats de l’opposant, candidat déclaré à la présidentielle et personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.

« On a confirmé la peine et les dommages et intérêts. Sonko a perdu sur toute la ligne. Il est maintenant totalement interdit de participer à une élection« , a réagi après la décision l’avocat de l’Etat, El Hadji Diouf.

Les avocats de M. Sonko ont esquivé la question concernant l’éligibilité de leur client. Le Conseil constitutionnel devrait trancher la question prochainement, lors de la publication de la liste officielle des candidats le 20 janvier.

Ousmane Sonko, 49 ans, troisième lors de la présidentielle de 2019, est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour « diffamation, injures et faux ».

Après plus de douze heures de débats, la Cour suprême a confirmé la peine donnée en appel de six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts, ce qui compromet fortement les chances de l’opposant de participer au scrutin présidentiel.

La décision de la Cour suprême clôture cette affaire

Estimant que « Dieu est le meilleur des stratèges », le porte-parole du PASTEF, le parti d’Ousmane Sonko, a livré sa réaction sur le réseau social X.

El Malick Ndiaye n’y voit pas une exclusion de Sonko de la course à la présidentielle.

La candidature d’Ousmane Sonko est, depuis plusieurs mois, ponctuée de décisions de justice que ses partisans considèrent comme un acharnement destiné à l’éliminer politiquement.

Il y a moins d’un mois, mi-décembre, le camp de Sonko avait ainsi retrouvé l’espoir en une candidature de son chef de file après qu’un juge a ordonné sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.

Il a été investi dimanche 31 décembre par sa coalition pour la présidentielle dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction par les autorités du meeting public prévu samedi.

L’homme de 49 ans est emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle.

La personnalité de M. Sonko divise. Son discours souverainiste, panafricaniste et social, ses diatribes contre les élites, la corruption et l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ancienne puissance coloniale française, lui valent une forte adhésion parmi les jeunes. ACP/C.L.

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