Sénégal: Macky Sall renonce à briguer un troisième mandat

Kinshasa, 4 juillet 2023 (ACP).- Le président sénégalais Macky Sall a déclaré lundi qu’il ne sera pas en course pour l’élection présidentielle prévue en février 2024, a appris l’ACP de plusieurs médias internationaux. «Ma décision, longuement et murement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection [présidentielle] du 25 février 2024, même si la Constitution m’en donne le droit», a annoncé lundi soir le président Macky Sall, dans un discours à la nation prononcé en direct sur la Radio-Télévision sénégalaise.

A travers cette déclaration, Macky Sall, met un terme à un long suspens et déjoue les pronostics qui le voyaient concourir une troisième fois… mais pour un second quinquennat, ont expliqué les mêmes sources. «J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole. Le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l’émergence. On a tant spéculé, commenté ma candidature à cette élection (…) Mes priorités portaient surtout sur la gestion d’un pays, d’une équipe gouvernementale cohérente, et engagée dans l’action pour l’émergence, surtout dans un contexte socio-économique difficile et incertain », a développé le président sénégalais, pour justifier sa décision.

Sauvegarder les valeurs démocratiques

En préambule de cette déclaration, Macky Sall est longuement revenu sur les violences qui ont secoué le pays début juin après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. Ces derniers mois, des manifestants étaient descendus dans les rues pour lui demander de ne pas se représenter. Macky Sall a donc beaucoup évoqué la sécurité et la paix dans son discours. Qualifiées d’« insoutenables » et « inexcusables », ces violences « ont mis à l’épreuve notre cohésion sociale », des «évènements particulièrement graves», « occasionnant des morts et des blessés et la destruction massive de biens publics et privés », a déclaré le président. « L’objectif funeste des instigateurs était clair » : « semer la terreur et mettre le pays à l’arrêt », a-t-il également affirmé, parlant d’un « crime organisé contre la nation sénégalaise, contre l’État, contre la république».  «L’État est resté debout après cette machination insurrectionnelle visant à détruire notre modèle de société», a-t-il poursuivi, adressant sa « compassion aux victimes de ces actes criminels ». Le président sénégalais a demandé en outre «aux forces vives de la nation » soucieuses de «la sauvegarde des valeurs démocratiques de soutenir sans réserve l’action de l’État pour mettre en échec le projet pernicieux de déstabilisation du Sénégal».  

Élu président le 2 avril 2012, Macky Sall avait fait campagne contre son ancien mentor, le président Abdoulaye Wade, lui-même en lice pour un troisième mandat. L’ancien Premier ministre (2004-2007), à la tête de son propre parti, l’Alliance pour la République (APR), s’était opposé à la candidature du président, qu’il jugeait anticonstitutionnelle. Parvenant à fédérer une large partie de l’opposition, il s’était offert une victoire confortable (65,80 % des voix), promettant une gouvernance de « rupture », axée sur la justice sociale, les réformes structurelles et les projets de développement. ACP/

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