Trois questions à John Seya Kalunga, ministre provincial des Infrastructures du Tanganyika

Kinshasa, 04 juillet 2023 (ACP).- La célébration des 63 ans d’indépen­dance de la République démocra­tique du Congo (RDC) a été une oc­casion offerte à plusieurs autorités de pouvoir s’exprimer sur la marche du pays depuis son accession à la souve­raineté nationale et internationale. C’est le cas du ministre provincial des Infrastructures de la province du Tanganyika, John Seya Kalunga qui a accepté de répondre aux trois questions de l’ACP en rapport avec la situation politique, économique et sociale de la RDC.

Question 1 : Quelle lecture faites-vous des 63 ans d’indépendance de la RDC sur le plan politique, économique et social ?

Réponse: sur le plan poli­tique, la RDC a connu des périodes de stabilité, mais aussi des périodes marquées par des conflits et des troubles. Déjà, après la proclamation de l’indépendance par le royaume de Belgique en 1960, le pays a été rapi­dement plongé dans une crise po­litique qui avait dégénéré jusqu’à donner naissance à des mouvements de sécession, notamment la séces­sion katangaise avec Moise Tshombe et la sécession du Kasaï avec Kalonji Ditunga. Politiquement, bien que les défis persistent, on peut noter que le parcours de la RDC a connu quelques avancées démocratiques notamment avec la transition dé­mocratique après des décennies d’un régime autoritaire. Elle a été initiée les années 1990, avec l’organisation de la conférence nationale, l’ouver­ture de l’espace politique au multi­partisme et enfin l’adoption d’une nouvelle constitution en 2006. Ainsi donc, depuis 2006, les élections présidentielles, législatives ont été orga­nisées à plusieurs reprises.

A cela s’ajoute la liberté de presse. Le pays a vu la diversification des medias avec une presse indépendante qui a joué un rôle important dans le suivi et la couverture des activités politiques. La participation politique avec l’im­plication accrue de la Société civile et des groupes de défense des droits de l’homme ainsi que la participa­tion des citoyens dans les élections ont contribué à l’enracinement du système démocratique. L’alternance politique de 2019 a donné à la RDC une transition historique avec la pre­mière passation pacifique du pouvoir lorsque le Président Felix Tshisekedi a succédé au Président Joseph Kabi­la après l’élection présidentielle.

Sur le plan économique, on peut noter qu’après une courte période d’em­bellie économique des premières années après l’indépendance, le pays a connu plusieurs difficultés. Des problèmes tels que la corruption, la mauvaise gestion des ressources et les infrastructures limitées ont frei­né le développement économique de la RDC. Quelques structures de lutte contre la corruption et la mau­vaise gouvernance ont été activées et celle de l’émergence d’une classe moyenne enclenchées. Mais aussi, elles n’ont pas suffi à éradiquer le mal ni à relever le niveau de vie des popu­lations. Au plan social, la RDC a été confrontée à des défis importants, des problèmes liés à l’épidémie d’Ebola, le VIH/SIDA, la COVID-19 et bien d’autres maladies. L’accès aux soins de santé de base, à l’éducation et à d’autres services sociaux a également été un obstacle majeur pour de nom­breux congolais. C’est d’ailleurs l’occa­sion pour moi ici, de louer la volonté manifestée du President de la Ré­publique, Felix Antoine Tshisekedi TShilombo, pour la mise en oeuvre des politiques de santé universelle pour tous avec, en toile de fond, la maternité gratuite, de politique de la gratuité de l’enseignement de base etc.

La situation actuelle de la RDC est complexe. Des efforts sont en cours pour résoudre les problèmes politiques, économiques et sociaux auxquels le pays est confronté. Des reformes politiques, des initiatives de développement économique et des programmes sociaux sont en cours pour améliorer la situation En RDC Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre la stabilité, le développement durable et le bien être pour l’ensemble de la population congolaise.

Question 2 : Les avancées au plan démocratique notamment le processus électoral sont-elles suffisantes pour le décol­lage démocratique ?

Réponse JSK : Malgré les avancées démocratiques observées, la RDC est confrontée à des défis persistants. Les élections ont souvent été entachées par des allégations de fraudes et de contes­tations, remettant en question leur crédibilité. De nombreux acteurs politiques et groupes armées, sans oublier la guerre d’agression, conti­nuent de menacer la stabilité du pays. Il est donc important de noter que le décollage de la RDC ne dépend pas uniquement des avancées démo­cratiques, mais également des divers autres facteurs, notamment la stabilité politique, la gouvernance efficace, le développement économique durable, la diversification de l’économie, l’in­vestissement dans les infrastructures, l’amélioration de l’éducation et de la santé, entre autres. Donc, bien que des progrès démocratiques aient été réali­sés, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour soutenir le décollage de la RDC et garantir le développement durable et inclusif du pays.

Question 3 : A l’indépendance, il y avait la gratuité de l’enseignement. Peut-on dire que l’actuel Pouvoir est sur la volonté des pères de l’indépendance ?

Réponse : Le concept gratuité de l’en­seignement était effectivement présent dans les idéaux des pères de l’indépen­dance. Cependant, il est important de noter que la réalisation de la gratuité de l’enseignement est un processus com­plexe qui nécessite des ressources suffi­santes, et une planification adéquate. Bien qu’elle soit toujours un objectif à atteindre, sa mise en oeuvre effec­tive et durable dépend des divers facteurs tels que les priorités bud­gétaires, les ressources disponibles, la qualité de l’enseignement, l’accès aux infrastructures adéquates ; la formations des enseignants. Le pou­voir actuel, et particulièrement, le Président de la République, s’ins­crit dans la continuité des aspira­tions des pères de l’indépendance en ce qui concerne la gratuité de l’enseignement en mettant en place des politiques visant à promouvoir l’éducation de base accessible à tous. En effet, le Chef de l’Etat a affirmé son engagement en faveur de la gra­tuité de l’enseignement primaire en RDC. Cependant, la poursuite de  la mise en œuvre  de cette politique est un processus complexe qui né­cessite des efforts continus et l’allo­cation des ressources conséquentes.

ACP/

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