Kinshasa, 26 novembre 2023(ACP).- Le gouvernement de la Sierra Leone a annoncé un couvre-feu national suite à un incident de sécurité survenu dans une caserne de l’armée, a appris dimanche l’ACP de source officielle sierra léonaise.
«Des individus non identifiés ont tenté de pénétrer dans l’armurerie militaire de la caserne Wilberforce aux premières heures de dimanche, mais ils ont tous été repoussés. Le gouvernement et les forces de sécurité de l’Etat contrôlent la situation », a déclaré le ministère de l’Information dans un communiqué.
La circulation, dans toute la capitale, a été interdite par les forces de l’ordre qui ont barré plusieurs rues, empêchant tout passage et tout regroupement.
« Un couvre-feu national est instauré avec effet immédiat à travers tout le pays pour permettre aux forces de sécurité de continuer à rechercher les suspects », a dit le ministère.
La prison centrale de Pademba Road a aussi été attaquée et des prisonniers libérés. Parmi eux, le chanteur Boss Lee qui était incarcéré dans l’une des plus grandes prisons du pays, pour injure.
Depuis quelques années, les Sierra Léonais sont confrontés à une crise économique sans précédent qui a notamment occasionné un soulèvement populaire en 2022. A l’époque, on avait dénombré 30 victimes parmi lesquelles des civils et des militaires.
Wilberforce est l’une des principales casernes du pays. Le quartier abrite aussi des ambassades.
Le président appel à l’unité entre ses compatriotes
Le président Julius Maada Bio a appelé dimanche à l’unité entre ses compatriotes à la suite dudit incident.
« La paix de notre nation bien-aimée n’a pas de prix. Et nous continuerons à protéger la paix et la sécurité de la Sierra Leone contre les forces qui souhaitent tronquer notre stabilité tant chérie », a déclaré le président.
« Nous restons déterminés à protéger la démocratie en Sierra Leone, et j’exhorte tous les Sierra-Léonais à s’unir pour assumer cette responsabilité collective », a-t-il ajouté.
Julius Maada, élu une première fois en 2018, a été réélu en juin dès le premier tour, avec 56,17 % des voix selon les résultats publiés par la commission électorale.
Les observateurs étrangers ont cependant dénoncé des incohérences et un manque de transparence dans le décompte, ainsi que des actes de violence et d’intimidation.
Principal parti d’opposition, le Parti du Congrès de tout le peuple (APC) a jugé les élections présidentielles, mais aussi les législatives et locales, truquées, et a décidé de boycotter le Parlement et les conseils locaux.
Le gouvernement et l’APC ont finalement conclu en octobre un accord sous la médiation du Commonwealth, de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
ACP/